La lune, future guerre des étoiles ?
-
Le programme Artemis amputé, la Chine arrivera-t-elle la première sur la Lune ?
Le projet de budget publié début mai par l’administration de Donald Trump aux États-Unis réduit drastiquement les ambitions du programme lunaire de la Nasa. Ce recul offre la possibilité à la Chine de se rapprocher de la tête de la course au retour sur la Lune.
Pierre angulaire du programme d’exploration lunaire Artemis, la station orbitale Lunar gateway vise à servir de relais entre la Terre et la surface lunaire pour les équipages et certains équipements. Sous condition d’approbation du Congrès américain, le projet serait purement et simplement abandonné.
La nouvelle administration des États-Unis révise à la baisse son retour sur la Lune. Si le plan budgétaire présenté par la Maison Blanche vendredi 2 mai obtient l’approbation du Congrès, le programme Artemis – qui doit renvoyer des astronautes sur la Lune pour la première fois depuis 1972 – prendrait de plein fouet la coupe budgétaire. La fusée super-lourde Space Launche System (SLS) et la capsule d’alunissage Orion, conçues en partenariat avec l’agence spatiale européenne (ESA), devraient ainsi être mises au placard après la troisième mission, au profit d’engins d’entreprises privées… comme celles de SpaceX, l’entreprise du proche de Donald Trump Elon Musk. La station spatiale orbitale Gateway serait, elle, purement et simplement abandonnée.
Un véritable changement de paradigme, alors que le programme Artemis visait à l’origine à assurer une présence humaine permanente en orbite de la Lune. La date d’alunissage d’un équipage reste officiellement inchangée sur le site web de la Nasa : mi-2027. Mais plusieurs pays pourraient bien prendre la tête de cette course à l’exploration lunaire.
La Chine, premier concurrent
Parmi les plus sérieux compétiteurs, la Chine espère envoyer ses premiers astronautes fouler le sol lunaire en 2030. Mi-juin 2024, sa fusée super-lourde Long March 10 a réussi un test d’allumage statique de son premier étage. Deux mois plus tôt, le moteur de la future fusée réutilisable a réalisé 15 tests répétés ainsi que 30 allumages. Chargée de transporter la capsule spatiale lunaire de plus de 20 tonnes Mengzhou, la fusée doit effectuer son premier vol d’essai en 2026 dans une version réduite.
Originalité du programme lunaire chinois : il privilégie les robots aux humains. Le programme de la République populaire ambitionne de mettre sur pied, conjointement avec la Russie, une station scientifique équipé de plusieurs mini-rovers d’exploration en 2036. «La base lunaire chinoise est pensée sur un mode automatisé, avec une présence humaine ponctuelle. C’est la grande différence avec le programme Artemis, qui s’appuie dans sa version originale sur une présence permanente d’humains dans la station dite Gateway en orbite autour de la Lune», précise Isabelle Sourbès-Verger, directrice de recherche au CNRS spécialiste des politiques spatiales.
Cette approche a l’avantage de réduire les coûts. Car la Chine dépense bien moins que le colosse américain. Au total, elle a consacré un peu plus de 14 milliards de dollars à ses programmes spatiaux en 2023 d’après Euroconsult, cabinet européen spécialisé dans l’industrie spatiale. Les États-Unis auraient dépensé, eux, 73 milliards de dollars la même année selon les estimations du cabinet.
La Chine a frappé fort, début 2019, avec sa mission Chang’e 4. Le pays au milliard d’habitants a posé une sonde spatiale sur la face cachée de la Lune, qui a ensuite redécollé en embarquant avec elle plusieurs échantillons. Un véritable tour de force technologique, alors que les ingénieurs chinois n’étaient plus en situation de communiquer directement avec l’engin.
L’Inde : objectif Lune en 2040
De son côté, l’Inde ambitionne de faire marcher un astronaute sur la Lune d’ici à 2040. Dans sa feuille de route, l’agence spatiale indienne (Isro) prévoit de placer une station spatiale habitée en orbite autour du satellite naturel de la Terre la même année. Pour rejoindre la Lune, les ingénieurs indiens planchent également sur le développement du premier lanceur super-lourd du pays. Baptisée NGLV (Next generation launch vehicle), la fusée réutilisable doit effectuer son premier vol en 2032.
Grande victoire pour l’Isro : son module Chandrayaan-3 est devenu, à l’été 2023, la première sonde de l’histoire à se poser près du pôle Sud lunaire – quelques jours seulement après le crash de la sonde russe Luna-25 dans la même zone. Le pays rejoignait alors le club restreint des États ayant posé avec succès un engin sur le satellite naturel de la Terre, après les États-Unis, l’Union soviétique et la Chine.
La Russie mise sur une station nucléaire
Cinq décennies après la mise en pause de son programme d’exploration spatiale, la Russie a relancé ses ambitions avec le lancement, à l’été 2023, de sa sonde lunaire Luna-25. Ce vol de reprise s’est soldé par le crash de l’engin sur le sol lunaire. «Une fois qu’ils auront corrigé les erreurs lors de la dernière phase d’alunissage de Luna-25, et si Vladimir Poutine veut bien mettre la main à la poche, la Russie est parfaitement capable de réaliser des missions lunaires automatiques», note Isabelle Sourbès-Verger.
La marche financière reste toutefois haute pour la Russie : embourbé dans la guerre en Ukraine, le budget de son agence spatiale Roscomos est au minimum. Celui-ci a été fixé à 210 milliards de roubles en 2022 (2,5 milliards d’euros). Soit environ autant que le budget alloué la même année par le Congrès américain pour le développement du seul lanceur lunaire SLS.
En parallèle, le vaste pays joue une autre carte : la production nucléaire lunaire. Roscomos a signé, début mai, un mémorandum de coopération avec la Chine dans le cadre de la création d’une centrale électrique russe. Le projet vise à installer sur la Lune un réacteur nucléaire compact, capable d’alimenter en électricité la future station spatiale robotisé chinoise.
L’Europe a les moyens
Côté européen, le potentiel retrait du partenaire historique américain sonne comme un avertissement. L’Agence spatiale européenne (ESA) n’a pas, elle, développé son propre programme lunaire. Les géants du Vieux continent Thales Alenia Space et Airbus sont engagés dans le programme américain avec la fabrication de plusieurs modules de la capsule Orion – notamment ses systèmes de propulsion et d’alimentation électrique – ainsi que de l’habitat principal de Lunar Gateway. Las, les deux engins sont dans le viseur de l’administration américaine.
«Si on ne peut plus avoir confiance dans le partenariat avec les Américains, ce sera désagréable pendant un certain temps. Mais l’Europe a les moyens de fonctionner en autonomie dès lors qu’elle aura défini sa propre stratégie», pointe Isabelle Sourbès-Verger. L’Europe dispose à la fois de fortes compétences scientifiques et technologiques, mais également d’une force de frappe financière. «Si vous additionnez tous les pays européens, l’ESA et l’Union européenne, l’Europe a un budget équivalent à celui de la Chine», précise la chercheuse.
Prudente, l’ESA a indiqué début mai réaliser une évaluation avec les Etats membres concernant «les actions possibles et les scénarios alternatifs pour les programmes de l’ESA concernés ainsi que l’industrie européenne associée». Verdict prévu lors du conseil de l’agence spatiale, en juin.
-
Nouvelle explosion du vaisseau Starship
Le nouvel essai de lancement de la fusée Starship s’est conclu par un échec mardi au Texas.
La mégafusée Starship, que l’entreprise SpaceX du multimilliardaire Elon Musk développe pour aller sur Mars, est parvenue mardi à aller dans l’espace, mais a connu un nouveau vol d’essai mouvementé, son vaisseau ayant explosé avant sa redescente prévue sur Terre.
Cette fusée, qui fait la taille d’un immeuble d’environ 40 étages et est la plus puissante jamais conçue, s’était envolée dans un colossal nuage de fumée du Texas peu après 23 h 35 GMT.
«C’est époustouflant de la voir s’élever dans les airs», a raconté à l’AFP, Dominick Cardenas, 21 ans, ayant suivi l’ascension de l’appareil avec ses jumelles depuis une plage avoisinante, où étaient réunis des dizaines de curieux, parfois venus de très loin, une famille ayant notamment fait le déplacement depuis l’Australie.
Malgré leur soulagement initial de voir le vaisseau poursuivre sa trajectoire ascendante, l’enthousiasme des spectateurs et des ingénieurs s’est toutefois tempéré quelques minutes après le décollage en raison de déconvenues techniques.
Fuite de carburant
Lors de deux précédents vols d’essai en début d’année, l’étage supérieur avait explosé en début de vol, provoquant des pluies de débris incandescents au-dessus des Caraïbes et des dégâts minimes.
Cette fois, le vaisseau a réussi à atteindre l’espace mais a subi une fuite de carburant qui lui a fait perdre le contrôle de son altitude et l’a conduit à exploser au-dessus de l’océan Indien, où il devait finir sa course.
Il a subi un «désassemblage rapide non programmé», a indiqué SpaceX sur X, réemployant l’euphémisme favori d’Elon Musk pour parler d’une explosion.
«Coloniser Mars»
Le premier étage de la fusée, qui a propulsé l’ensemble, a connu le même sort, explosant probablement juste avant son plongeon programmé dans le golfe du Mexique, que Donald Trump a unilatéralement rebaptisé «golfe d’Amérique».
Lors de cet essai, le neuvième, SpaceX avait décidé de ne pas tenter de le faire revenir sur son pas de tir pour le rattraper avec des bras mécaniques – une manœuvre spectaculaire qu’elle seule maîtrise.
À la place, ce propulseur, le premier à être réutilisé après un vol, devait réaliser des expériences visant à améliorer les performances de ces appareils. Elon Musk ambitionne de les réemployer à plusieurs reprises, dans l’objectif de rendre sa fusée totalement réutilisable, une caractéristique qui permettrait de réduire considérablement les coûts et les ressources.
Le fondateur de SpaceX a suivi le vol directement depuis le site texan de l’entreprise, Starbase, vêtu d’un T-shirt affichant sa devise: «coloniser Mars».
Le richissime entrepreneur compte en effet sur cette mégafusée pour mener à bien son projet fou de conquête de la planète rouge, nécessaire selon lui pour faire des humains une espèce «multiplanétaire» et offrir un plan de secours dans le cas où la Terre deviendrait inhabitable. Une ambition qu’il devait détailler mardi lors d’une prise de parole qui a toutefois été déprogrammée sans raison.
Une version modifiée de Starship doit également servir au programme Artémis, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune.
«3 à 4 semaines»
Ces incidents sont loin d’être inédits, l’entreprise d’Elon Musk misant sur une stratégie risquée: lancer de multiples prototypes afin de corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en situation de vol. Une philosophie qui a fait son succès, mais n’est pas exempte de critiques, notamment sur le plan environnemental.
Des associations ont ainsi porté plainte en 2023 contre les autorités américaines, les accusant d’avoir mal évalué l’impact de ces lancements, alors que la base spatiale de l’entreprise au Texas est située à proximité de zones naturelles protégées.
En dépit de ces critiques, le régulateur américain de l’aviation, la FAA, a accordé début mai son feu vert à l’augmentation de la cadence des lancements de Starship de 5 à 25 vols annuels.
Un rythme qui devrait rapidement s’accélérer, Elon Musk ayant promis mardi sur sa plateforme X que «les trois prochains vols» d’essai se dérouleraient à raison d’environ un toutes les trois à quatre semaines».
Source: https://www.20min.ch/fr/story/nouvel-essai-spacex-perd-le-controle-de-sa-fusee-starship-103354087
-
@duJambon a dit dans La lune, future guerre des étoiles ? :
désassemblage rapide non programmé
J’adore cette expression…
Mais plaisaterie mise à part, il va encore nous foutre ses poubelles au-dessus de la tête pendant longtemps le MuSSkolini ? -
patricelg PW Addict DDL Rebelle Windowsien Ciné-Séries Club Membrea répondu à duJambon le dernière édition par
@duJambon a dit dans La lune, future guerre des étoiles ? :
faire des humains une espèce «multiplanétaire» et offrir un plan de secours dans le cas où la Terre deviendrait inhabitable
Déjà que nous terriens avons du mal à nous entendre sur notre planète, alors je n’imagine même pas sur Mars où il n’y a “rien”…
Cela dit, c’est quand même passionnant cette conquête spatiale et ces défis technologiques.
-
Des astronautes chinois ajoutent un bouclier anti-débris à la station spatiale Tiangong lors d’une sortie dans l’espace de 8 heures (vidéo)
C’était la 19e fois que les taïkonautes à bord du Tiangong effectuaient une activité extravéhiculaire.
Deux taïkonautes ont effectué leur première sortie dans l’espace à bord de la station spatiale chinoise Tiangong, selon l’Agence spatiale habitée chinoise (CMSA).
Deux membres de l’équipage de Shenzhou-20 ont réalisé la première sortie extravéhiculaire (EVA) de la mission jeudi 22 mai. Le duo a travaillé pendant huit heures à l’extérieur du laboratoire chinois en orbite terrestre basse, terminant sa mission à 4 h 49 HAE (8 h 49 GMT ; 16 h 49 heure locale de Pékin). Les astronautes chinois Chen Dong et Chen Zhongrui ont été les astronautes assignés à la sortie extravéhiculaire, tandis que leur coéquipier Wang Jie a assisté depuis Tiangong les opérateurs de mission coordonnant la mission sur Terre.
Dong et Zhongrui ont quitté la station spatiale par la cabine du nœud du module Tianhe, marquant la première fois que ce sas a été utilisé pour une EVA depuis que Tiangong est devenu opérationnel.
-
Fin de mission d’une sonde lunaire japonaise
La sonde japonaise Resilience devait se poser sur la Lune jeudi soir mais sa descente ne s’est pas passée comme prévu.
L’atterrisseur lunaire RESILIENCE intégré à l’adaptateur de lancement Falcon 9 de SpaceX.Les dirigeants de ispace, la société privée japonaise qui tentait de poser une sonde sur la Lune, ont annoncé vendredi «mettre fin à la mission» après avoir perdu le contact avec l’engin pendant la phase d’atterrissage.
La sonde, nommée Resilience, devait se poser sur la Lune aux alentours de 19 h 17 GMT (21 h 17 en Suisse) jeudi. «Resilience a quitté l’orbite de la Lune pour commencer à descendre, passant d’une altitude d’environ 100 km à environ 20 km, puis a commencé à allumer son moteur pour ralentir», a expliqué Takeshi Hakamada, le PDG d’ispace lors d’une conférence de presse.
«Nous avons confirmé que la position de l’atterrisseur s’était déplacée pour devenir presque verticale. Puis la télémétrie a été perdue et après l’heure prévue de l’atterrissage, nous n’avons pas été en mesure de recevoir des données confirmant son atterrissage», a-t-il ajouté.
«Nous estimons qu’il est hautement probable que notre sonde ait effectué un atterrissage brutal sur la surface de la Lune. Après la perte de communication, nous avons essayé de redémarrer l’atterrisseur, mais nous n’avons pas pu rétablir la communication. Nous avons donc décidé de mettre fin à la mission», a-t-il précisé.
Il y a deux ans, l’entreprise avait déjà mené une première tentative d’alunissage qui s’était soldée par un crash.
La sonde Resilience avait été lancée en janvier depuis les Etats-Unis en même temps que le robot spatial américain Blue Ghost de Firefly Aerospace, mais les deux appareils n’ont pas suivi la même trajectoire et n’ont donc pas mis le même temps à rejoindre le satellite naturel de la Terre. Blue Ghost avait aluni sans encombre début mars.
La sonde japonaise transportait notamment un rover, des instruments scientifiques développés par d’autres entreprises, et une maquette de maison réalisée par un artiste suédois, Mikael Genberg. L’objectif affiché par ispace était d’effectuer diverses démonstrations technologiques.
Parallèlement, une autre start-up japonaise, Space One, tente de devenir la première entreprise privée du pays à mettre un satellite en orbite. Lors de sa dernière tentative, en décembre, la fusée a bien décollé, mais l’entreprise a dû interrompre la mission après que l’engin a été vu en train de perdre de l’altitude en tournoyant.
Source et plus: https://www.lematin.ch/story/espace-incertitudes-autour-de-l-etat-d-une-sonde-lunaire-japonaise-103359400
-
La sonde résilience devait déposer une maquette de maison sur la lune
Baptisé Moonhouse, ce projet «artistique» avait été imaginé par le Suédois Mikael Genberg, il y a plus de vingt-cinq ans. Son compatriote Christer Fuglesang a d’ailleurs déjà emmené une Moonhouse avec lui lors de son séjour au sein de l’ISS. Désormais, des entreprises privées cherchent à offrir des opportunités d’exploration spatiale plus fréquentes et moins coûteuses que celles menées par les divers gouvernements.
Conçue pour résister aux conditions particulières de la Lune, la petite maquette de 12 cm sur 10 cm sur 8 cm ne résisterait sûrement pas à une explosion. Espérons, dans ce cas, que ce soit juste un problème de signal.
-
Vol test réussi pour la mégafusée Starship de Musk
Le mastodonte de SpaceX a enfin décollé avec succès mardi soir, avant de conclure son vol dans l’océan Indien. Les derniers essais s’étaient soldés par des explosions.
Ce dixième vol test de la plus grande fusée jamais construite faisait suite à trois essais s’étant soldés en début d’année par des explosions dans les airs. Cette succession de déconvenues, à laquelle s’est ajoutée en juin une autre explosion lors d’un test au sol, avait nourri les interrogations sur l’avancement de Starship, alors qu’Elon Musk continue de tabler sur de premiers lancements vers Mars dès 2026.
Source et plus: https://www.watson.ch/fr/international/spacex/622489579-spacex-vol-test-reussi-pour-la-megafusee-starship-de-musk
-
Le nouveau vaisseau spatial de Northrop Grumman est un gros bébé
Un cargo Cygnus (normal, pas le xl, la différence de 33% ne saute pas aux yeux sur les photos) attend d’être capturé par le bras robotique de la station spatiale fabriqué au Canada le 6 août 2024Le premier vol du vaisseau spatial Cygnus modernisé de Northrop, baptisé Cygnus XL, est en route vers le laboratoire de recherche international après son lancement dimanche soir depuis la base spatiale de Cap Canaveral, en Floride. Cette mission, baptisée NG-23, devrait arriver à l’ISS tôt mercredi avec 4 911 kilogrammes de fret pour le laboratoire et son équipage de sept personnes.
Il s’agit, de loin, de la cargaison la plus lourde transportée vers l’ISS par une mission de ravitaillement commerciale. L’astronaute de la NASA Jonny Kim utilisera le bras robotisé canadien de la station spatiale pour capturer le vaisseau cargo mercredi, puis le placer sur un port d’attache permettant aux membres de l’équipage d’ouvrir les écoutilles et de commencer à déballer les marchandises à l’intérieur.
Les caractéristiques les plus marquantes du cargo Cygnus sont ses panneaux solaires circulaires en éventail et un cylindre en aluminium appelé module de chargement pressurisé, qui ressemble à un fût de bière. C’est cet élément qui distingue le Cygnus XL des versions précédentes du navire de ravitaillement Cygnus.
Le module de chargement est plus long de 1,6 mètre sur le Cygnus XL. Selon Ryan Tintner, vice-président des systèmes spatiaux civils chez Northrop Grumman, le vaisseau spatial complet a environ la taille de deux modules de commande Apollo . Autrement dit, le volume de la section de chargement équivaut à celui de deux monospaces et demi.
« L’élément le plus marquant de cette mission est le lancement de la configuration Cygnus XL », a déclaré Tintner. « Sa capacité est supérieure de 33 % à celle du précédent Cygnus. Évidemment, plus peut sembler une meilleure option, mais c’est essentiel car nous pouvons fournir beaucoup plus de données scientifiques et transporter beaucoup plus de fret par lancement, ce qui nous permet de réduire considérablement le coût au kilogramme pour la NASA. »
Les modules de fret du vaisseau spatial Cygnus de Northrop sont construits par Thales Alenia Space à Turin, en Italie, selon une conception similaire à celle utilisée par Thales pour plusieurs modules permanents de la station spatiale. La première mission Cygnus XL a été lancée après que le module de fret précédent a été endommagé lors de son transport d’Italie vers les États-Unis plus tôt cette année.
Source et plus: https://arstechnica.com/space/2025/09/northrop-grummans-new-spacecraft-is-a-real-chonker/
-
Le nouveau vaisseau spatial de Northrop Grumman a un gros raté
Le problème est survenu tôt mardi lorsque le moteur principal du vaisseau spatial s’est arrêté plus tôt que prévu.
Un problème avec le moteur principal du vaisseau spatial Cygnus XL de Northrop Grumman l’empêchera de livrer un peu moins que cinq tonnes de fournitures et d’expériences à la Station spatiale internationale comme prévu mercredi.
Dans un communiqué publié mardi après-midi, la NASA a indiqué que les équipes au sol étudiaient des solutions de secours qui pourraient encore permettre au vaisseau spatial Cygnus d’atteindre la station spatiale, mais pas dans les délais. Le problème est apparu tôt mardi lorsque le moteur principal du vaisseau s’est arrêté plus tôt que prévu lors de deux allumages destinés à accélérer l’orbite du vaisseau en vue de son rendez-vous avec l’ISS, selon la NASA.
Les responsables n’ont pas divulgué d’autres détails concernant le problème de moteur, mais tous les autres systèmes du vaisseau spatial Cygnus XL fonctionnent comme prévu, a indiqué la NASA. L’agence a précisé qu’une nouvelle date et heure d’arrivée à la station spatiale était « à l’étude ».
Il s’agit de la 22e mission cargo de Northrop Grumman vers la station spatiale, dans le cadre d’un contrat de ravitaillement commercial de plusieurs milliards de dollars avec la NASA. Tous les appareils, sauf un, ont atteint la station avec succès. Cette mission a pris une importance plus grande qu’un vol cargo classique après la découverte par les ingénieurs de dommages sur un vaisseau spatial Cygnus, dont le lancement était prévu plus tôt cette année.
Les dommages sont survenus lors du transport du module cargo pressurisé du vaisseau spatial depuis son fabricant italien. Alors que Northrop Grumman espère réparer le module et le lancer lors d’un prochain vol, les responsables ont décidé qu’il serait plus rapide de lancer le prochain vaisseau spatial prévu ce mois-ci.
Le moteur principal du vaisseau spatial Cygnus brûle un mélange d’hydrazine et de tétroxyde d’azote. Ce mélange est hypergolique, ce qui signifie que les ergols s’enflamment au contact l’un de l’autre, une conception reconnue pour sa fiabilité. Le vaisseau spatial est équipé d’un ensemble distinct de propulseurs à réaction, moins puissants, normalement utilisés pour les petites manœuvres et pour orienter le vaisseau dans la bonne direction lors de sa progression vers l’ISS.
Si le moteur principal est déclaré inutilisable, une solution possible pour contourner ce problème pourrait être d’utiliser ces propulseurs plus petits afin d’ajuster plus progressivement l’orbite du vaisseau Cygnus pour aligner son approche finale avec l’ISS. Cependant, la viabilité de cette option n’était pas encore établie.
Contrairement au vaisseau spatial Cargo Dragon de SpaceX, Cygnus n’est pas conçu pour revenir sur Terre intact. Les astronautes le remplissent de déchets avant de quitter l’ISS, puis le vaisseau se dirige vers une rentrée destructive au-dessus de l’océan Pacifique. Par conséquent, un problème empêchant le vaisseau d’atteindre l’ISS entraînerait la perte de toute la cargaison à bord.
Les fournitures de cette mission, désignée NG-23, comprenaient des aliments frais, du matériel pour de nombreuses expériences de démonstration biologiques et technologiques, ainsi que des pièces de rechange pour des éléments tels que le processeur d’urine et les toilettes de la station spatiale afin de reconstituer les stocks en baisse de ces articles.
Au pain sec et au pipi mal recyclé, pas de chance pour les stationautes de l’ISS…
-
Finalement, après une mise à jour et 24 heures de retard, la livraison est bien arrivée
Avec un jour de retard, le cargo Cygnus XL de Northrop Grumman s’est approché de la Station spatiale internationale jeudi, livrant plus de 5 tonnes de fournitures et d’expériences à l’équipage de sept personnes du laboratoire.
L’astronaute de la NASA Jonny Kim a pris les commandes du bras robotisé de la station spatiale pour capturer le vaisseau Cygnus jeudi à 7h24 HAE (11h24 UTC). Peu après, le bras robotisé a positionné le vaisseau spatial sur un port de fixation du module Unity de la station, et 16 boulons ont été serrés pour créer une liaison mécanique solide avec l’ISS.
Le vaisseau de ravitaillement Cygnus XL restera à la station jusqu’à six mois, période durant laquelle les astronautes déchargeront le module de chargement et le rempliront de déchets. Le vaisseau Cygnus quittera la station et se dirigera vers une rentrée destructive au-dessus de l’océan Pacifique pour conclure la mission.
Ce n’est pas grave
La mission de ravitaillement commercial a débuté dimanche par un lancement ponctuel depuis Cap Canaveral, en Floride, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. Mais le trajet du vaisseau spatial Cygnus depuis la rampe de lancement jusqu’à l’ISS a rencontré des difficultés mardi matin, lorsque le moteur principal du vaisseau s’est arrêté plus tôt que prévu lors de deux mises à feu destinées à affiner son approche de la station spatiale.
La NASA a annoncé mercredi que ce problème empêcherait le vaisseau spatial d’atteindre l’ISS comme prévu. Les ingénieurs ont finalement déterminé que l’arrêt prématuré du moteur était dû à un logiciel embarqué conçu pour protéger le vaisseau spatial d’un éventuel problème.
Les données transmises par le vaisseau spatial au centre de contrôle de mission de Northrop Grumman, en Virginie du Nord, ont confirmé que le moteur fonctionnait normalement. Selon la NASA, les arrêts prématurés du moteur ont été déclenchés par une mesure de sécurité logicielle conservatrice.
Fonctionnant avec des paramètres logiciels mis à jour, le vaisseau spatial Cygnus s’est approché à moins de 30 pieds de la station spatiale tôt jeudi, suffisamment près pour que Kim puisse utiliser le bras robotique pour l’atteindre et l’attraper.
Cette mission est le premier vol du vaisseau spatial Cygnus XL modernisé de Northrop Grumman, doté d’un module cargo plus long de 1,6 mètre que la version précédente. Cela se traduit par une capacité de chargement accrue de 33 %. La charge de ravitaillement de cette mission s’élève à 4 911 kilogrammes, a indiqué un porte-parole de la NASA à Ars.
La cargaison comprend de la nourriture, de l’oxygène et de l’azote, ainsi que des pièces détachées pour le processeur d’urine de la station, qui permet de transformer les déchets en eau potable. Le vaisseau spatial Cygnus a également livré une nouvelle aide à la navigation, destinée à être installée à l’extérieur de la station, afin d’aider les futurs équipages et vaisseaux cargos à se diriger vers le complexe.
Entre autres choses, le matériel de recherche à bord du vaisseau spatial Cygnus XL étudiera la production de cristaux semi-conducteurs en microgravité et démontrera une nouvelle façon de maintenir les propulseurs cryogéniques correctement conditionnés pendant les vols spatiaux de longue durée.
J’attends impatiemment la mise à jour qui m’évitera de mourir…
-
Découvrez le vaisseau spatial Arc : il vise à livrer du fret n’importe où dans le monde en une heure
Un rendu du vaisseau spatial Arc en orbiteUne société de vaisseaux spatiaux relativement nouvelle, Inversion, a dévoilé mercredi soir son nouveau véhicule de livraison « à la demande » lors d’une cérémonie éclatante dans son usine de Los Angeles.
La société a déclaré qu’elle construisait le vaisseau spatial Arc pour permettre à l’armée américaine de livrer jusqu’à 500 livres (225 kg) de fournitures presque partout dans le monde, presque instantanément.
« Notre mission nominale est de prépositionner des Arcs en orbite et de les laisser là-haut pendant cinq ans, capables d’être appelés puis d’aller et d’atterrir de manière autonome où et quand ils sont nécessaires, en étant capables d’amener leur cargaison ou leurs effets à l’endroit souhaité en moins d’une heure », a déclaré Justin Fiaschetti, cofondateur et directeur général d’Inversion, dans une interview avec Ars avant l’événement.
Inversion a été fondée début 2021 par Fiaschetti et Austin Briggs. Tous deux étaient étudiants à l’Université de Boston. Fiaschetti a effectué des stages chez SpaceX et Relativity Space, où il a travaillé sur la propulsion. Il a quitté l’Université de Boston pour cofonder Inversion grâce à une idée simple.
L’espace est une autoroute
« L’espace est une destination intéressante à aborder, et c’est d’ailleurs ce que l’on voyait déjà à l’époque », a déclaré Fiaschetti. « Mais la véritable valeur économique de l’espace réside dans l’accès au globe, et nous avons réalisé que nous pouvions y parvenir grâce à du fret physique, plutôt qu’avec de simples données. Nous avons donc fondé Inversion pour construire des véhicules de rentrée atmosphérique à cette fin. »
Trois ans plus tard, l’entreprise, qui comptait seulement 25 employés, a bricolé un petit vaisseau spatial baptisé « Ray » pour démontrer sa technologie. Il a été lancé dans le cadre de la mission Transporter-12 de SpaceX en janvier de cette année. Ray devait voler dans l’espace grâce aux sous-systèmes internes d’Inversion avant d’allumer son moteur-fusée biergol pour effectuer une désorbitation et atterrir au large des côtes californiennes.
Le vaisseau spatial d’essai, d’une masse d’environ 90 kg, a bien fonctionné, a déclaré Fiaschetti. Il a démontré sa capacité à élever et à abaisser son orbite et reste à ce jour en régime positif, effectuant des contrôles réguliers avec les contrôleurs de vol d’inversion. Cependant, le vaisseau spatial n’effectuera pas d’atterrissage contrôlé.
« Ray ne reviendra pas », a déclaré Fiaschetti. « Nous effectuons des tests logiciels à long terme en orbite. »
Bien que Ray n’ait pas atterri, Inversion a désormais suffisamment confiance en sa technologie pour passer à la production du véhicule Arc, plus grand, dévoilé mercredi soir. De la taille d’un plateau de table (Arc mesure 1,20 mètre de large et 2,40 mètre de haut), l’entreprise vise un lancement du premier véhicule Arc d’ici fin 2026. Fiaschetti a déclaré qu’Inversion est en excellente voie pour respecter ce calendrier.
Alors, que veut expédier l’armée ?
Arc est un vaisseau spatial à corps porteur. Il effectuera la majeure partie de ses manœuvres dans l’atmosphère, où il dispose d’une capacité de 1 000 km de portée lors de sa rentrée atmosphérique. Il atterrira sous parachutes et ne nécessitera donc pas de piste d’atterrissage. Grâce à son système de propulsion utilisant des matériaux non toxiques, un soldat peut s’en approcher immédiatement après l’atterrissage sans équipement de protection.
Alors, que voudrait prépositionner l’armée américaine dans l’espace pour pouvoir le livrer à tout moment à n’importe quel endroit du monde ?
« Nous aimons décrire cela comme du fret ou des effets nécessaires à la mission », a déclaré Fiaschetti. « Il peut s’agir d’une grande variété de charges utiles spécifiques, allant du matériel médical aux drones, etc. Mais le critère clé est de savoir si cela fait une différence au moment où elles sont nécessaires, une fois au sol. Vous savez, pour l’armée et la sécurité nationale, s’ils ont besoin de leur fret avant la fin des combats. »
L’entreprise affirme avoir déjà construit une unité de développement industriel à grande échelle de la structure primaire du premier véhicule Arc. Ce serait une capacité impressionnante si la petite équipe d’Inversion, forte de 60 personnes et en pleine croissance, parvenait à commercialiser le vaisseau spatial Arc. Si , bien sûr, c’est le mot d’ordre. « L’espace, c’est difficile » est peut-être un cliché, mais c’est aussi vrai.
-
La Grande-Bretagne s’inquiète de la menace russe dans l’espace
Le chef du commandement spatial britannique s’est dit vendredi «très inquiet» des tentatives de brouillage «constantes» et du pistage des satellites militaires britanniques par la Russie, dans un entretien à la BBC.
Même s’ils sont équipés de technologies anti-brouillage, «nous constatons que nos satellites sont brouillés par les Russes de manière assez constante», a déclaré le major général Paul Tedman, précisant ensuite que cela se produisait «chaque semaine».
Le Royaume-Uni possède six satellites militaires en orbite, pour des missions de communication et de surveillance. Le haut responsable de l’armée explique également que des satellites russes s’approchent régulièrement de satellites militaires britanniques.
«Ils s’intéressent à ce que nous faisons et volent relativement près» des satellites britanniques, a déclaré le major général. Selon lui, ces tentatives ont augmenté depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine.
Espace suroccupé
Il se dit «très inquiet» de ces menaces, et plus généralement de la congestion croissante de l’espace, où coexistent des milliers de satellites.
Les pays occidentaux et leurs rivaux s’accusent mutuellement de chercher à militariser l’espace, nourrissant le risque d’une course à l’armement dans le cosmos et donc d’un affrontement.
La semaine dernière, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius a annoncé que l’Allemagne allait lancer un programme de défense spatiale de 35 milliards d’euros. Il avait accusé la Russie et la Chine d’avoir «rapidement développé leurs capacités à mener une guerre dans l’espace».
Manoeuvres de satellites
«Les Chinois ont de loin les capacités les plus sophistiquées, mais les Russes ont davantage la volonté d’utiliser leurs systèmes», a insisté de son côté le chef du commandement spatial britannique, qui plaide pour que le Royaume-Uni investisse davantage.
Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont conduit le mois dernier leurs premières manoeuvres de satellites coordonnées dans l’espace. «Nous menons actuellement, avec nos alliés, des opérations orbitales avancées pour protéger et défendre nos intérêts nationaux et militaires communs dans l’espace», a expliqué Paul Tedman.
Le ministère britannique de la Défense a annoncé vendredi qu’il développait des capteurs capables de détecter des lasers actionnés «par des adversaires» pour suivre l’emplacement des satellites, les aveugler ou pour intercepter et interrompre les communications.
-
L’espace c’est grand ! Voire même : infini
L’article n’en parle absolument pas, mais l’est pas impossible que ces attaques de brouillage soit contre des satellites positionnés au dessus du territoire russe où pas loin.Disons que voilà quoi : ça joue le jeu du “c’est lui qu’a commencé” et autre “jveux un prix nobel de la paix”
-
C’est bien possible, mais ça reste intéressant de connaitre des choses dont personne ne parle, en temps normal.
-
Retirer une cinquantaine d’objets en orbite réduirait de moitié le danger posé par les débris spatiaux.
Une nouvelle étude présentée au Congrès international d’astronautique de Sydney révèle que la majorité des débris spatiaux les plus préoccupants en orbite terrestre basse (LEO) sont d’anciennes fusées soviétiques et russes datant d’avant 2000.
Selon Darren McKnight (LeoLabs), 76 % des 50 objets les plus risqués ont plus de 25 ans et 88 % sont des corps de fusées. Ces débris orbitent entre 700 et 1 000 km d’altitude et représentent une menace majeure de collisions en chaîne (syndrome de Kessler).Top 10 des objets les plus dangereux
1 Fusée russe SL-16 (2004)
2 Satellite européen Envisat (2002)
3 Fusée japonaise H-II (1996)
4 Fusée chinoise CZ-2C (2013)
5–10. Diverses fusées soviétiques/russes et chinoises.Répartition par origine
Russie/URSS : 34 objets
Chine : 10
États-Unis : 3
Europe : 2
Japon : 1Une tendance inquiétante
Depuis janvier 2024, 26 nouveaux corps de fusées ont été abandonnés en orbite basse pour plus de 25 ans, dont 21 par la Chine.
Cela viole la règle internationale des 25 ans, censée garantir la rentrée atmosphérique naturelle des débris.
La Chine continue de laisser en orbite les étages supérieurs de ses fusées, notamment ceux utilisés pour lancer ses mégaconstellations Guowang et Thousand Sails, augmentant considérablement le risque de collisions futures.️ Raisons techniques
Certaines fusées chinoises ne peuvent pas rallumer leurs moteurs pour se désorbiter, ou manquent de carburant réservé à cette manœuvre. Pourtant, les modèles récents comme la Longue Marche 5 montrent que la Chine possède la technologie nécessaire mais ne l’applique pas systématiquement.
Une lueur d’espoir
Les chercheurs ont calculé que :
Supprimer les 10 objets les plus dangereux réduirait le risque de création de débris de 30 %.
Supprimer les 50 le réduirait de 50 %.
Des entreprises comme Astroscale (Japon) testent des technologies d’élimination active des débris, mais ces missions restent rares et coûteuses.
McKnight conclut : malgré les progrès possibles, les nouveaux débris apparaissent plus vite qu’ils ne peuvent être retirés.