Enquête ouverte à Nice après la mort en direct de Jean Pormanove, un “streamer” violenté depuis des mois
Le parquet de Nice a indiqué mardi avoir ouvert une enquête suite au décès du streamer Jean Pormanove “lors d’un live streaming”. Il était victime depuis des mois de brimades et violences filmées en direct et diffusées sur la plateforme australienne Kick. La ministre du Numérique a saisi l’Arcom.
La vidéo circule depuis lundi soir sur les réseaux sociaux : un corps inerte recouvert d’une couette sur un matelas. Cet homme, Jean Pormanove, ne répond pas à ceux qui l’interpellent, on lui envoie même une bouteille en plastique pour tenter de le réveiller. Puis le live est arrêté brusquement. Sous la couette, l’homme de 46 ans est mort, en plein direct, affirme le parquet de Nice, les faits ayant eu lieu à Contes, petit village des Alpes-Maritimes. Une enquête en “recherche des causes de la mort” a été ouverte et une autopsie va être réalisée.
La police saisie depuis décembre
Raphaël Graven, 46 ans, connu en ligne sous les pseudos “Jean Pormanove” ou “JP”, a gagné en popularité il y a quelques années en se filmant en train de jouer à des jeux vidéo. Mais ces derniers mois, il était surtout au centre de vidéos en direct macabres, des défis, ou plutôt des brimades et violences de la part de deux hommes, “Safine” et “Naruto” (des pseudos). On y voyait Jean Pormanove se faire frapper, étrangler en direct, visé par des tirs de paintball. Des vidéos visionnées en direct par des milliers de spectateurs notamment sur la plateforme australienne Kick et pendant plusieurs jours. Le direct vidéo dans lequel il apparaissait lundi avait par exemple démarré il y a près de 300 heures, soit plus de 12 jours.
Publicité
Les investigations sur sa mort ont été confiées à la police judiciaire de Nice, déjà saisie depuis décembre 2024 d’une enquête notamment pour “violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables (…) et diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’infractions d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne”, suite à un article de Médiapart révélant l’existence de ces vidéos.
La plateforme Kick visée
Kick a été créé il y a trois ans. C’est une plateforme particulièrement laxiste, devenue le repaire des bannis de la plateforme plus connue Twitch. Kick permet aussi une meilleure rémunération à ses créateurs de contenus. La majorité des dons des internautes reviennent directement dans la poche des vidéastes.
Clara Chappaz, ministre déléguée chargée du Numérique, a dénoncé sur le réseau X “une horreur absolue” et indiqué avoir “saisi l’Arcom et effectué un signalement sur Pharos”, le service de lutte contre la violence en ligne. “J’ai également contacté les responsables de la plateforme pour obtenir des explications. La responsabilité des plateformes en ligne sur la diffusion de contenus illicites n’est pas une option : c’est la loi”, a-t-elle souligné.
Source : radiofrance.fr
Médiapart a publié un Short de cette sombre histoire.