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    @michmich a dit dans Trump Make America Great Again, again :

    Pour vous faire rêver, ou cauchemarder :ahah:

    text alternatif

    Je suis à la place de Zelensky, je me dis : "Mais quel connard, rien à branler de tes casquettes et trophée bâtard, raboule le pognon que je me les fasses ses ruskofs !!)

  • Un peu d'humour en image

    Épinglé Humour & Insolite
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    text alternatif

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    Je ne suis pas d’accord avec ton analyse “technique” mais vraiment la flemme de développer.
    Concernant le JS, heureusement qu’il existe. On fait des choses magiques avec :lol: Le web des années 1990 ne me manques pas.

    J’aime les sites statiques (j’ai d’ailleurs fait mon CV en site statique HTML5 + CSS) mais ça va bien pour un site vitrine ou un blog.

    Sinon avec l’extension “No Script” qui existe depuis des lustres, tu peux choisir quel script bloquer ou autoriser. C’est une approche très saine je trouve.

    Après, ça m’étonnerai que ça passe cette bêtise, je ne penses pas que ce soit la fin d’une époque (titre un peu putaclic mais c’est Presse-citron, on à l’habitude) et si c’est le cas un jour chez nous, car là c’est l’Allemagne qui est concernée, un simple changement de DNS et roule ma poule. Sinon, la meilleur solution comme je le répète depuis pas mal de temps, c’est d’avoir son propre DNS.

  • Un peu de douceur dans ce monde de brutes

    Espace détente
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    C’est l’histoire d’une hackeuse qui a littéralement fait trembler Intel, Microsoft et toute l’industrie de la sécurité et qui a prouvé qu’on ne pouvait JAMAIS faire confiance à un ordinateur.

    Je ne me souviens absolument pas du jour où j’ai découvert Blue Pill mais c’est en août 2006, lors de la présentation de Joanna Rutkowska à Black Hat, que le monde a découvert cet outil. Les forums de sécurité étaient en ébullition totale car une hackeuse polonaise de 25 ans venait de démontrer comment créer un rootkit 100% indétectable en utilisant de la virtualisation hardware. Les experts étaient alors partagés entre l’admiration et la terreur absolue.

    Comment une chercheuse inconnue du grand public avait-elle pu mettre à genoux toute l’industrie et devenir quelques années plus tard, l’architecte de l’OS le plus sécurisé au monde ? Je vais tout vous raconter…

    Joanna Rutkowska naît en 1981 à Varsovie, dans une Pologne encore sous régime communiste. Quand elle débarque sur Terre, Solidarność vient juste d’être interdit et le général Jaruzelski impose la loi martiale. C’est dans ce contexte politique super tendu qu’elle grandit, dans une ville où l’accès à la technologie occidentale reste un luxe rare.

    En 1992, à 11 ans, Joanna découvre son premier ordinateur. Un PC/AT 286 avec un processeur à 16 MHz, 2 MB de RAM et un disque dur de 40 MB. Pour une gamine de cet âge dans la Pologne post-communiste, c’est comme trouver un trésor. Alors pendant que ses copines jouent à la poupée Barbie, Joanna passe ses journées devant l’écran monochrome, fascinée par ce monde binaire.

    Elle commence par apprendre GW-BASIC, puis découvre Borland Turbo Basic. Les lignes de code défilent, les programmes prennent vie. C’est magique ! Elle passe des heures à créer des petits jeux, des utilitaires et tout ce qui lui passe par la tête. Mais très vite, le BASIC ne lui suffit plus. Elle veut comprendre comment fonctionne VRAIMENT la machine.

    L’adolescence de Joanna est marquée par une curiosité dévorante pour les entrailles des systèmes. Elle se plonge dans la programmation assembleur x86, le langage le plus proche du hardware. C’est hardcore, c’est complexe, mais c’est exactement ce qu’elle cherche. Elle veut tout contrôler, tout comprendre, tout maîtriser jusqu’au dernier registre du processeur.

    Alors elle ne se contente pas d’apprendre. Elle expérimente, crée ses premiers virus. Pas pour nuire hein, mais pour comprendre. Comment un programme peut-il se répliquer ? Comment peut-il se cacher ? Comment peut-il survivre ? Ces questions l’obsèdent. Elle passe ses nuits à désassembler des programmes, à tracer leur exécution instruction par instruction.

    Et au milieu des années 90, quelque chose change. Les maths et l’intelligence artificielle commencent à la fasciner. Elle découvre les réseaux de neurones, les algorithmes génétiques, et tout ce qui touche à l’IA naissante. Elle dévore les whitepapers de recherche, implémente des prototypes. Et cette même passion qu’elle avait mise dans l’assembleur, elle la met maintenant dans l’IA.

    Parallèlement, elle découvre Linux et le monde de l’open source et c’est une révélation totale ! Un système d’exploitation dont on peut lire le code source, c’est fou ! Elle peut enfin voir comment fonctionne vraiment un OS moderne. Elle compile son premier kernel, le modifie, le recompile. Elle apprend la programmation système, les drivers, les mécanismes de sécurité du kernel.

    Puis à la fin des années 90, Joanna fait un choix crucial. Elle retourne à sa première passion : la sécurité informatique. Mais cette fois avec une approche différente. Elle ne veut plus créer des virus pour le fun, non, elle veut comprendre comment sécuriser les systèmes, comment les protéger, comment détecter les attaques les plus sophistiquées.

    Alors elle s’inscrit à l’Université de Technologie de Varsovie (Warsaw University of Technology), l’une des meilleures facs d’informatique de Pologne et là, elle approfondit ses connaissances théoriques tout en continuant ses recherches personnelles sur les exploits Linux x86 et Win32 puis finit par se spécialiser dans la sécurité système, un domaine encore peu exploré à l’époque.

    Son mémoire de master porte sur les techniques de dissimulation des malwares. Elle y développe des concepts qui préfigurent déjà ses futures recherches. Comment un programme malveillant peut-il se rendre totalement invisible ? Comment peut-il tromper les outils de détection les plus sophistiqués ? Ses profs sont bluffés par la profondeur de son analyse.

    Diplômée, Joanna commence à bosser comme consultante en sécurité, mais très vite, elle réalise que le consulting ne la satisfait pas. Elle veut faire de la recherche [censored] et dure, explorer les limites de ce qui est possible, repousser les frontières de la sécurité informatique. Pas juste auditer des systèmes pour des clients corporate.

    C’est à cette époque qu’elle commence à s’intéresser à la virtualisation. Intel et AMD viennent de sortir leurs nouvelles extensions de virtualisation hardware : VT-x et AMD-V. Pour la plupart des gens, c’est juste une amélioration technique pour faire tourner des VMs plus efficacement mais pour Joanna, c’est bien plus que ça. C’est une nouvelle surface d’attaque.

    Elle passe des mois à étudier ces nouvelles technologies. Elle lit les manuels Intel de 3000 pages (oui, 3000 !), analyse chaque instruction, comprend chaque mécanisme. Les opcodes VMXON, VMXOFF, VMRESUME deviennent ses meilleurs amis et petit à petit, une idée germe dans son esprit génial.

    Et si on pouvait utiliser la virtualisation non pas pour protéger, mais pour attaquer ? Et si on pouvait créer un hyperviseur malveillant qui prendrait le contrôle total d’un système sans que personne ne s’en aperçoive ? Un rootkit qui s’exécuterait à un niveau encore plus bas que le kernel, dans le ring -1 comme on dit.

    L’idée est révolutionnaire car jusqu’alors, les rootkits devaient modifier le kernel, laissaient des traces, et étaient détectables d’une manière ou d’une autre. Mais avec la virtualisation hardware, on pourrait créer un rootkit qui contrôle le système d’exploitation lui-même sans jamais le toucher. Le rootkit parfait en somme…

    En 2006, Joanna est prête. Elle a développé une preuve de concept qu’elle appelle “Blue Pill”, en référence à la pilule bleue de Matrix. Le nom est parfait car comme dans le film, le système d’exploitation continue de vivre dans une réalité virtuelle sans se douter qu’il est contrôlé par une entité supérieure. “Your operating system swallows the Blue Pill and it awakes inside the Matrix”, comme elle le dira.

    À cette époque, Joanna bosse pour COSEINC Research, une boîte de sécurité basée à Singapour et ce sont eux qui financent ses recherches sur Blue Pill. Mais attention, Blue Pill n’est pas destiné à être vendu ou distribué. C’est exclusivement pour la recherche, simplement pour “prouver le concept” (PoC).

    Le 3 août 2006, Las Vegas. C’est l’heure de la Black Hat, LA conférence de sécurité la plus prestigieuse au monde. Joanna monte sur scène, elle a 25 ans, elle est inconnue du grand public américain, et elle s’apprête à bouleverser le monde de la cybersécurité.

    The idea behind Blue Pill is simple,

    commence-t-elle avec son accent polonais caractéristique,

    Your operating system swallows the Blue Pill and it awakes inside the Matrix controlled by the ultra-thin Blue Pill hypervisor.

    La salle est bondée. Les experts sont venus voir cette jeune chercheuse polonaise qui prétend avoir créé un rootkit indétectable. Certains sont sceptiques. D’autres curieux. Personne ne s’attend à ce qui va suivre.

    Joanna lance sa démo. En quelques secondes, elle installe Blue Pill sur un système Windows Vista en cours d’exécution. Pas de redémarrage. Pas de modification visible. Le système continue de fonctionner normalement, sauf qu’il est maintenant entièrement sous le contrôle de Blue Pill.

    Elle montre alors comment Blue Pill peut intercepter tous les appels système, modifier les résultats, cacher des processus, des fichiers, des connexions réseau. Tout ça sans toucher à un seul octet du kernel Windows. Les outils de détection de rootkits ne voient rien, les antivirus sont aveugles et le système lui-même n’a aucune idée qu’il s’exécute dans la machine virtuelle.

    Le plus fou c’est que Blue Pill n’exploite aucun bug dans AMD-V ou Intel VT-x. Il utilise uniquement les fonctionnalités documentées. Ce n’est pas un exploit, c’est une utilisation créative de la technologie.

    Blue Pill does *not* rely on any bug in Pacifica neither in OS,

    précise-t-elle.

    La démonstration se termine. Un silence de cathédrale règne dans la salle. Puis les applaudissements explosent. Les experts présents réalisent qu’ils viennent d’assister à quelque chose d’historique. Joanna Rutkowska vient de prouver que la virtualisation hardware peut être “weaponisée”.

    L’impact est immédiat et dévastateur et les médias s’emparent de l’histoire. eWeek Magazine la nomme parmi les “Five Hackers who put a mark on 2006”. Les forums de sécurité s’enflamment et les débats font rage. Est-ce vraiment indétectable ? Comment se protéger ? Faut-il interdire la virtualisation hardware ?

    Microsoft est en panique totale. Leur nouveau Vista, qui devait être le système le plus sécurisé jamais créé, vient d’être compromis par une hackeuse de 25 ans et surtout, Intel n’est pas mieux car leur technologie VT-x, censée améliorer la sécurité, devient soudain une menace. Même AMD essaie de minimiser, publiant un communiqué disant que Blue Pill n’est pas vraiment “indétectable”.

    Mais Joanna ne s’arrête pas là et dans les mois qui suivent, elle publie plus de détails techniques sur son blog The Invisible Things. Elle explique comment Blue Pill fonctionne, les défis techniques qu’elle a dû surmonter. Bien sûr, elle ne publie pas le code source complet (COSEINC garde ça pour leurs trainings), mais elle donne assez d’infos pour que d’autres chercheurs comprennent.

    Et en 2007, la controverse atteint son paroxysme. Trois chercheurs en sécurité de renom, Thomas Ptacek de Matasano Security, Nate Lawson de Root Labs et Peter Ferrie de Symantec, défient publiquement Joanna. Ils prétendent avoir développé des techniques pour détecter Blue Pill et ils lui proposent un duel à Black Hat 2007.

    Leur présentation s’intitule “Don’t Tell Joanna: The Virtualised Rootkit Is Dead”. Ils veulent prouver que Blue Pill n’est pas si indétectable que ça alors ils proposent un challenge : leur détecteur contre le rootkit de Joanna. Que le meilleur gagne !

    Joanna accepte le défi, mais à une condition : Elle demande 384 000 dollars pour participer. Pas par cupidité, mais pour border le projet car ce qu’elle a maintenant, c’est un prototype et pour en faire quelque chose de vraiment “hard to detect”, il faudrait deux personnes à plein temps pendant six mois à 200 dollars de l’heure. Elle et Alexander Tereshkin ont déjà investi quatre mois-personnes et il en faudrait douze de plus pour avoir un vrai rootkit de production.

    Certains disent qu’elle a peur de perdre, d’autres comprennent sa position et que le montant demandé représente le coût réel du développement d’un rootkit de production, et pas juste une preuve de concept académique.

    Finalement, le duel n’aura pas lieu et les deux parties s’accordent sur le fait qu’en l’état actuel, Blue Pill n’est pas prêt pour un tel challenge. Mais les chercheurs présentent quand même leur talk. Joanna et Alexander Tereshkin contre-attaquent avec leur propre présentation, démontrant que les méthodes de détection proposées sont imprécises et facilement contournables.

    En avril 2007, au milieu de cette tempête médiatique, Joanna prend alors une décision qui va changer sa vie. Elle fonde Invisible Things Lab (ITL) à Varsovie. L’idée est simple : créer un laboratoire de recherche indépendant, focalisé sur la sécurité système au plus bas niveau. Pas de produits commerciaux, pas de bullshit marketing. Juste de la recherche [censored] et dure.

    ITL attire rapidement les meilleurs talents. Alexander Tereshkin, un génie russe de la sécurité hardware. Rafał Wojtczuk, un expert polonais des systèmes d’exploitation qui deviendra son bras droit pendant des années. Ensemble, ils forment une dream team de la sécurité offensive. Et leur première cible majeure c’est Intel Trusted Execution Technology (TXT).

    C’est une technologie qui est censée garantir qu’un système démarre dans un état sûr, non compromis. C’est le Saint Graal de la sécurité à savoir un boot de confiance, vérifié par le hardware. Intel en fait la promotion comme LA solution contre les rootkits.

    Alors en janvier 2009, Joanna et Rafał frappent fort et publient une attaque dévastatrice contre Intel TXT. Le point faible c’est le System Management Mode (SMM), un mode d’exécution spécial du processeur qui a plus de privilèges que tout le reste, y compris l’hyperviseur. C’est le ring -2, encore plus profond que le ring -1 de Blue Pill !

    Leur découverte est brillante dans sa simplicité car TXT vérifie l’intégrité du système au démarrage, mais il ne vérifie pas le code SMM. Si un attaquant parvient à infecter le SMM avant le boot, il peut alors survivre au processus de démarrage sécurisé et compromettre le système “de confiance”. Pour prouver leur dires, ils créent un rootkit SMM qui s’installe via une vulnérabilité de cache poisoning et une fois en place, il peut compromettre n’importe quel système, même après un boot TXT “sécurisé”. Ils démontrent ainsi l’attaque en ajoutant une backdoor au hyperviseur Xen.

    Game over pour Intel TXT.

    Intel est furieux. Non seulement leur technologie phare vient d’être cassée, mais Joanna révèle que des employés Intel avaient alerté le management sur cette vulnérabilité dès 2005. Trois ans d’inaction. Trois ans pendant lesquels les clients ont cru être protégés alors qu’ils ne l’étaient pas. C’est un scandale.

    Face au silence d’Intel, Joanna et Rafał décident de leur forcer la main. En mars 2009, ils annoncent qu’ils vont publier le code complet de leur exploit SMM. C’est un coup de poker risqué car publier un exploit aussi puissant pourrait être dangereux, mais c’est le seul moyen de forcer Intel à agir.

    Heureusement, la stratégie fonctionne et Intel se met enfin au boulot pour pondre des correctifs. Mais le problème est complexe car il ne s’agit pas juste de patcher un bug. Il faut repenser toute l’architecture de confiance, développer un “SMM Transfer Monitor” (STM), convaincre les fabricants de BIOS de l’implémenter. Ça va prendre des années.

    Pendant ce temps, Joanna continue d’explorer d’autres angles d’attaque. Elle s’intéresse particulièrement aux attaques physiques. C’est dans ce contexte qu’elle invente un concept qui va entrer dans l’histoire : l’attaque “Evil Maid”.

    L’idée lui vient lors d’un voyage. Elle réalise que même avec le chiffrement intégral du disque, un laptop laissé dans une chambre d’hôtel reste vulnérable. Une femme de chambre malveillante (d’où le nom “Evil Maid”) pourrait booter l’ordinateur sur une clé USB, installer un keylogger dans le bootloader, et capturer le mot de passe de déchiffrement lors du prochain démarrage.

    En 2009, elle publie alors une preuve de concept contre TrueCrypt, le logiciel de chiffrement le plus populaire de l’époque. L’attaque est élégante : une clé USB bootable qui modifie TrueCrypt pour enregistrer le mot de passe. L’utilisateur revient, tape son mot de passe, et hop, il est enregistré sur le disque. L’attaquant n’a plus qu’à revenir pour le récupérer.

    Le terme “Evil Maid attack” entre immédiatement dans le vocabulaire de la sécurité car il capture parfaitement la vulnérabilité fondamentale des appareils laissés sans surveillance. Même avec les meilleures protections logicielles, un accès physique change tout. C’est devenu un classique, au même titre que “man-in-the-middle” ou “buffer overflow”. Mais Joanna ne se contente pas de casser des choses… Elle veut aussi construire et c’est là que naît son projet le plus ambitieux : Qubes OS

    L’idée de Qubes germe depuis longtemps dans son esprit, car après des années à découvrir faille sur faille, elle réalise une vérité fondamentale : aucun système n’est sûr. Il y aura toujours des bugs, toujours des vulnérabilités. La question n’est donc pas “si” mais “quand” un système sera compromis.

    Alors plutôt que d’essayer de créer un système parfait (mission impossible), pourquoi ne pas créer un système qui assume qu’il sera compromis ? Un système où la compromission d’une partie n’affectera pas le reste ? C’est le concept de “security by compartmentalization”, la sécurité par compartimentation.

    En 2010, elle s’associe avec Rafał Wojtczuk et Marek Marczykowski-Górecki pour concrétiser cette vision. Qubes OS est basé sur Xen, un hyperviseur bare-metal mais au lieu d’utiliser Xen pour faire tourner plusieurs OS complets, Qubes l’utilise pour créer des dizaines de machines virtuelles légères, chacune dédiée à une tâche spécifique. Vous voulez surfer sur des sites douteux ? Une VM dédiée isolée. Faire du banking en ligne ? Une autre VM. Travailler sur des documents sensibles ? Encore une autre VM. Chaque VM est isolée des autres, comma ça, si l’une est compromise par un malware, les autres restent safe. C’est loin d’être con !

    Mais Qubes va encore plus loin. Il utilise des VMs spécialisées pour les tâches critiques. NetVM gère uniquement le réseau. USB VM gère les périphériques USB (super dangereux). AudioVM gère le son. Ainsi, même si un driver est compromis, il ne peut pas accéder au reste du système. L’isolation est totale.

    Le développement de Qubes est un défi monumental car il faut repenser toute l’expérience utilisateur. Comment faire pour que l’utilisateur lambda puisse utiliser des dizaines de VMs sans devenir fou ? Comment gérer le copier-coller entre VMs de manière sécurisée ? Comment partager des fichiers sans compromettre l’isolation ?

    Joanna et son équipe passent ainsi deux ans à résoudre ces problèmes. Ils créent des mécanismes élégants pour que tout soit transparent. Les fenêtres des différentes VMs s’affichent sur le même bureau, avec des bordures colorées pour indiquer leur niveau de sécurité (rouge pour non fiable, jaune pour perso, vert pour travail, etc.) et le copier-coller fonctionne, mais de manière contrôlée via des canaux sécurisés.

    Puis le 3 septembre 2012, Qubes OS 1.0 est officiellement lancé. La réaction de la communauté sécurité est mitigée. Certains adorent le concept tandis que d’autres trouvent ça trop complexe, trop lourd, trop paranoïaque. “C’est overkill”, disent certains. “C’est le futur”, répondent d’autres. Mais Joanna a un supporter de poids…

    En 2013, Edward Snowden fuit les États-Unis avec des téraoctets de documents classifiés de la NSA. Pour communiquer avec les journalistes de manière sécurisée, il a besoin d’un système ultra-sécurisé. Son choix ? Qubes OS.

    Le 29 septembre 2016, Snowden tweete : “If you’re serious about security, @QubesOS is the best OS available today. It’s what I use, and free. Nobody does VM isolation better.” Pour Joanna, c’est une validation extraordinaire car si l’homme le plus recherché du monde fait confiance à Qubes pour sa sécurité, c’est que le système fonctionne.

    Le soutien de Snowden propulse Qubes dans la lumière et, d’un coup, tout le monde veut comprendre ce système. Les journalistes qui travaillent sur des sujets sensibles l’adoptent (Laura Poitras, Glenn Greenwald), les activistes l’utilisent, les chercheurs en sécurité aussi.

    Mais Joanna reste humble. “A reasonably secure operating system”, c’est comme ça qu’elle décrit Qubes. Pas “ultra-secure”, pas “unbreakable”. Juste “reasonably secure”. Cette humilité, cette reconnaissance des limites, c’est ce qui fait la force de son approche car elle sait qu’aucun système n’est parfait.

    Au fil des ans, Qubes continue d’évoluer. Version 2.0 en 2014, 3.0 en 2015, 4.0 en 2018. Chaque version apporte des améliorations, des raffinements et l’équipe grandit. La communauté aussi. Qubes devient une référence dans le monde de la sécurité, utilisé par ceux qui ont vraiment besoin de protection.

    Mais Joanna a une philosophie qui la distingue des autres, car elle refuse catégoriquement de déposer des brevets. “I proudly hold 0 (zero) patents”, affirme-t-elle sur ses réseaux. Pour elle, les brevets sont antithétiques à la sécurité et la sécurité doit être ouverte, vérifiable, accessible à tous et surtout pas enfermée dans des coffres légaux.

    Cette philosophie s’étend à sa vision de la liberté individuelle.

    I strongly believe that freedom of individuals is the most important value,

    dit-elle car pour elle, la sécurité informatique n’est pas une fin en soi. C’est un moyen de préserver la liberté, de permettre aux individus de faire des choix, de protéger leur vie privée contre les États et les corporations.

    En octobre 2018, après neuf ans à la tête de Qubes et d’ITL, Joanna surprend tout le monde. Elle annonce qu’elle prend un congé sabbatique. Elle veut explorer de nouveaux horizons, réfléchir à la suite. Qubes est entre de bonnes mains avec Marek Marczykowski-Górecki qui prend la relève.

    Sa décision est mûrement réfléchie.

    These are very important problems, in my opinion, and I’d like to work now on making the cloud more trustworthy, specifically by limiting the amount of trust we have to place in it,

    explique-t-elle. Après avoir sécurisé les endpoints, elle veut maintenant s’attaquer au cloud.

    Nouvelle surprise : Joanna rejoint Golem, un projet de blockchain visant à créer un “ordinateur décentralisé”. Elle devient Chief Strategy Officer et Chief Security Officer. Son passage de la sécurité des endpoints à la blockchain surprend beaucoup de monde. “Qu’est-ce qu’elle va faire dans la crypto ?”, se demandent certains.

    Mais pour Joanna, c’est une évolution logique car après avoir passé des années à sécuriser des systèmes individuels, elle veut maintenant s’attaquer à la sécurité des systèmes distribués. Comment sécuriser un ordinateur composé de milliers de machines appartenant à des inconnus ? Comment garantir la confidentialité dans un système décentralisé ?

    En juillet 2019, la Golem Foundation commence alors ses opérations et Joanna devient “Long-term navigator and Wildland chief architect”. Son projet le plus ambitieux chez Golem c’est Wildland, un système de fichiers décentralisé qui veut libérer les données des silos des GAFAM. L’idée de Wildland c’est de permettre aux utilisateurs de stocker leurs données où ils veulent (Amazon S3, Dropbox, leur propre serveur, IPFS…) tout en ayant une interface unifiée. Plus besoin de se souvenir où est stocké quoi. Plus de vendor lock-in. Vos données vous appartiennent vraiment.

    Et surtout, Wildland va plus loin que le simple stockage. Il introduit des concepts innovants comme la “multi-catégorisation” (un fichier peut appartenir à plusieurs catégories simultanément) et le “cascading addressing” (possibilité de créer des hiérarchies complexes sans point central de confiance). C’est de la décentralisation pragmatique.

    What we believe we do in a non-standard way is we are more pragmatic,

    explique Joanna.

    We don’t tell the user: ditch any kind of data centers you use and only use a P2P network. We say: use anything you want.

    Cette approche pragmatique, c’est du pur Joanna.

    Le 24 juin 2021, Wildland 0.1 est lancé lors d’un meetup à Varsovie. Joanna présente le projet :

    Wildland containers are similar to Docker containers, except that dockers are for code, and Wildland containers can store any type of information.

    L’accueil est positif mais mesuré. Le projet est ambitieux, peut-être trop.

    Pour Joanna, Wildland représente la suite logique de son travail sur Qubes. Si Qubes compartimente l’exécution pour la sécurité, Wildland compartimente les données pour la liberté. Les deux ensemble offrent une vision d’un futur où les utilisateurs reprennent le contrôle de leur vie numérique.

    Aujourd’hui, Joanna continue son travail sur les systèmes décentralisés. Elle reste conseillère pour Qubes OS, participe aux décisions stratégiques et sur son profil GitHub, ces 2 mots résument sa philosophie : “Distrusts computers.” Cette méfiance fondamentale envers la technologie, paradoxale pour quelqu’un qui y a consacré sa vie, est en fait sa plus grande force.

    C’est parce qu’elle ne fait pas confiance aux ordinateurs qu’elle peut les sécuriser. C’est parce qu’elle comprend leurs failles qu’elle peut les protéger. C’est parce qu’elle sait qu’ils nous trahiront qu’elle construit des systèmes qui limitent les dégâts.

    Elle a montré que la virtualisation pouvait être une arme avec Blue Pill. Elle a prouvé qu’aucun système n’est inviolable avec ses attaques contre Intel TXT. Elle a inventé des concepts comme l’Evil Maid attack qui font maintenant partie du vocabulaire de base. Mais surtout, elle a créé Qubes OS, un système qui protège les plus vulnérables. Journalistes, activistes, lanceurs d’alerte… Tous ceux qui ont vraiment besoin de sécurité utilisent Qubes. C’est son œuvre majeure, sa contribution la plus importante à la liberté numérique.

    Elle incarne aussi une certaine éthique du hacking. Pas le hacking pour la gloire ou l’argent (elle aurait pu se faire des millions avec des brevets), mais le hacking comme outil de liberté. Le hacking comme moyen de reprendre le contrôle. Le hacking comme acte de résistance contre les systèmes opaques et les monopoles technologiques.

    Aujourd’hui, Joanna continue d’écrire, de chercher et de construire. Ses articles sur “Intel x86 Considered Harmful” et “State Considered Harmful” proposent des visions radicales de ce que pourrait être l’informatique. Un monde sans état persistant, sans les architectures x86 legacy, sans les compromis du passé.

    Des rêves impossibles ? Peut-être pas…

    – Sources :

    Wikipedia - Joanna Rutkowska, Wikipedia - Blue Pill, The Invisible Things Blog, Black Hat 2006 - Blue Pill Presentation, Qubes OS Official Website, Edward Snowden Twitter, Wildland Project, Invisible Things Lab

    https://korben.info/joanna-rutkowska-blue-pill-qubes-os-histoire-complete.html

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    Salut à tous, marre de mon FT4K, j’ai vu le formuler z mini, vous conseillez autre chose dans les même tarif ou non ?

    Merci !

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    1 rejeton survivant pour un couple, c’est la dénatalité, il va falloir faire venir des migrants cigognes pour assurer la croissance…

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    Hallow Road réalisé par Babak Anvari

    1000547506.jpg

    Avec :

    Rosamund Pike
    Matthew Rhys
    Megan McDonnell (VIII)

    Synopsis :

    La course contre la montre à laquelle se livrent deux parents lorsqu’ils reçoivent, tard dans la nuit, un appel téléphonique de leur fille, victime d’un accident de voiture.

    Avis :

    Ben dis donc j’ai maté le film comme ça au pif et ben je me suis pris une claque mazette.
    Je m’attendais pas à ça, des parents et un téléphone portable et hop (très bonne interprétation des acteurs ainsi que la petite)…très bon film et si j’avais juste une petite critique, ça serait peut être la fin.

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    C’est pas nouveau que l’intelligence rend vulnérable, valable aussi pour les humains.

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    @Violence tant qu’il y a Loïs bien vénère et Hal totalement perché :ahah:

    Ouais Dewey a semble-t-il totalement quitté le circuit.

  • Débrideur Darkiworld

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    @Violence a dit dans Débrideur Darkiworld :

    Tout va bien se passer @mikele

    ha ha ha merci

    Sinon il y a libnup

    Merci je vais l’essayer il fallait aller en privé trop de niochons qui trainent ici maintenant

    Et arrête LES LETTRES EN MAJUSCUUUUUUUUULLLLLLLLLLLLEEEEEEEEEESSSSSSSSSSS 😉

    Oui j’étais contraint pcq les gens te prennent pour un épais ici alors que c’est eux qui ne sont pas capables de lire un post … bref c’est du passé

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    Aujourd’hui, pour ma série de l’été, je vais vous raconter l’histoire complètement dingue de Marcus Hutchins, le britannique qui a sauvé le monde d’une catastrophe et ça lui a coûté seulement 10,69 dollars. Mais attention, ce n’est pas juste l’histoire d’un héros. C’est aussi celle d’un ancien créateur de malware, d’exploits volés à la NSA, de hackers nord-coréens, et d’un kill switch découvert par accident un vendredi après-midi de mai 2017.

    Du héros au criminel, du criminel au héros, l’histoire de Marcus Hutchins ressemble à un scénario de film qu’Hollywood n’oserait même pas écrire tellement c’est gros. Accrochez-vous, car on va explorer ensemble comment un surfeur de 22 ans vivant chez ses parents a stoppé la plus grande cyberattaque de l’histoire… avant de se faire coffrer par le FBI trois mois plus tard.


    – Marcus Hutchins, alias MalwareTech - Le hacker qui a sauvé Internet

    Marcus Hutchins naît le 2 juin 1994 à Bracknell, une ville tranquille du Berkshire, en Angleterre. Sa famille déménage ensuite à Ilfracombe, une petite station balnéaire du Devon où il passe son enfance. Un coin paumé du sud-ouest anglais où il ne se passe pas grand-chose… le genre d’endroit où un gamin intelligent peut vite s’ennuyer et chercher des trucs à faire sur Internet.

    Dès l’âge de 6 ans, Marcus montre des signes d’une intelligence au-dessus de la moyenne. Il apprend à lire tout seul, dévore les livres, et se passionne pour les ordinateurs dès qu’il peut en toucher un. Mais socialement, c’est compliqué. Marcus est le genre de gosse brillant mais inadapté, celui qui préfère passer ses récréations à coder plutôt qu’à jouer au foot avec les autres. Il souffre de TDAH non diagnostiqué, ce qui complique encore plus son intégration sociale.


    – Ilfracombe, Devon - Où tout a commencé pour le futur MalwareTech

    À 13 ans, Marcus découvre le hacking et pas par hasard. Il cherche des moyens de contourner les restrictions parentales sur son ordinateur, pour accéder à des sites bloqués… bref, les trucs classiques d’un ado curieux. Il tombe alors sur HackForums et d’autres communautés underground, et là, c’est la révélation. Il découvre un monde où son intelligence et sa curiosité sont valorisées, et où être différent est un atout.

    Marcus commence doucement. Il apprend le C++, le Python, l’assembleur. Il passe ses nuits sur les forums, absorbe tout ce qu’il peut sur la sécurité informatique. À 14 ans, il écrit déjà ses premiers exploits et commence à se faire un nom dans la communauté sous le pseudo MalwareTech. Ses parents s’inquiètent de le voir passer autant de temps devant son écran, mais bon, au moins il ne traîne pas dans la rue, pas vrai ?

    Entre 14 et 16 ans, Marcus plonge de plus en plus profondément dans le monde du malware. Il commence par analyser des virus existants, les désassemble, comprend comment ils fonctionnent. Puis il se met à créer ses propres outils. Rien de méchant au début, juste des proof-of-concept pour impressionner ses potes sur les forums.

    Mais rapidement, la frontière entre l’expérimentation et la criminalité devient floue. Marcus commence à vendre ses créations sur des forums underground. Un rootkit par-ci, un crypter par-là. Il se fait de l’argent de poche en créant des outils que d’autres utilisent pour des activités criminelles. Pour lui, c’est juste un jeu, un moyen de prouver ses compétences et de gagner un peu d’argent.

    En 2012, à 18 ans, Marcus développe ce qui deviendra son plus gros problème : UPAS Kit, un malware sophistiqué capable de voler des informations bancaires. Il vend le code source pour quelques milliers de dollars à un acheteur anonyme sur un forum russe. L’argent c’est cool, et Marcus ne pense pas vraiment aux conséquences. C’est là qu’il rencontre “Vinny”, un cybercriminel expérimenté qui voit le potentiel du code de Marcus.

    Entre 2012 et 2015, Marcus et Vinny développent Kronos, une version améliorée d’UPAS Kit. Kronos est un cheval de Troie bancaire redoutable, capable d’intercepter les identifiants bancaires, de contourner l’authentification à deux facteurs, et de voler des millions. Marcus code, Vinny vend. Le malware se retrouve alors sur AlphaBay et d’autres marchés du dark web, vendu 7000 dollars la licence. Comme Zeus avant lui, Kronos utilise une combinaison de keylogging et d’injection web pour voler les identifiants bancaires directement depuis les sessions de navigation.


    – Le code source de Kronos - L’erreur de jeunesse qui coûtera cher

    Mais en 2015, Marcus a une prise de conscience. Il réalise que son code est utilisé pour ruiner de vraies personnes, voler leurs économies, détruire des vies. Il décide donc d’arrêter, il coupe les ponts avec Vinny, abandonne ses activités criminelles, et décide de passer du côté lumineux de la Force.

    Marcus lance alors le blog MalwareTech.com et commence à publier des analyses détaillées de malwares. Ses articles sont brillants, techniques, et il est rapidement remarqués par la communauté de la cybersécurité. En 2016, il décroche alors un job chez Kryptos Logic, une boîte de cybersécurité basée à Los Angeles. Pour la première fois de sa vie, Marcus a un vrai travail, légal, où ses compétences sont utilisées pour protéger plutôt que pour attaquer.

    Personne ne sait rien de son passé. Pour tous, MalwareTech est juste un jeune chercheur talentueux qui a appris sur le tas. Marcus garde son secret, espère que son passé ne le rattrapera jamais. Il travaille dur, publie des recherches de qualité, aide à stopper des campagnes de malware. La rédemption semble à portée de main.


    – Le siège de la NSA - D’où vont fuiter les cyberarmes

    Pendant que Marcus reconstruit sa vie, de l’autre côté de l’Atlantique, la NSA développe ses propres outils. Parmi eux, un exploit particulièrement vicieux baptisé EternalBlue. Cet exploit exploite une vulnérabilité dans le protocole SMBv1 de Windows, permettant d’exécuter du code à distance sur n’importe quelle machine Windows vulnérable, sans aucune interaction de l’utilisateur.

    EternalBlue, c’est la Rolls-Royce des exploits. Vous êtes connecté au même réseau qu’une machine vulnérable ? Boum, vous pouvez la contrôler. C’est l’outil parfait pour l’espionnage. Le problème, c’est que la NSA garde cet exploit secret pendant des années. Au lieu de prévenir Microsoft pour qu’ils corrigent la faille, ils préfèrent garder leur jouet pour leurs opérations.

    En 2016, un groupe mystérieux appelé les Shadow Brokers fait son apparition. Personne ne sait vraiment qui ils sont… des hackers russes ? Des insiders de la NSA ? Le mystère reste entier. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont mis la main sur les outils de l’équipe d’élite de la NSA, l’Equation Group.

    Les Shadow Brokers tentent d’abord de vendre ces outils aux enchères pour 1 million de bitcoins. Personne ne mord à l’hameçon. Le 14 avril 2017, frustrés de ne pas avoir trouvé d’acheteurs, ils balancent tout gratuitement sur Internet. Dans le lot : EternalBlue, DoublePulsar, et une collection d’autres cyberarmes. C’est comme si quelqu’un venait de publier les plans d’une bombe atomique numérique.

    Microsoft avait été prévenu alors un mois avant la publication par les Shadow Brokers, le 14 mars 2017, ils sortent le patch MS17-010. La faille est corrigée pour toutes les versions de Windows encore supportées. Mais voilà le problème… des millions de machines tournent encore sous Windows XP, Windows Server 2003, des systèmes qui ne reçoivent plus de mises à jour depuis des années. Et puis y’a tous ceux qui ne patchent jamais.

    Quelque part en Corée du Nord, le Lazarus Group voit une opportunité. Ces hackers d’élite du régime de Kim Jong-un (les mêmes qui ont hacké Sony Pictures en 2014 et volé 81 millions à la banque du Bangladesh en 2016) décident d’utiliser EternalBlue pour créer quelque chose de nouveau : un ransomware capable de se propager tout seul.

    Le 12 mai 2017, à 7h44 UTC, l’attaque commence et les premières victimes sont en Asie, probablement parce que l’attaque a été lancée pendant les heures de bureau là-bas. WannaCry (aussi appelé WannaCrypt, WanaCrypt0r 2.0, ou Wanna Decryptor) n’est pas un ransomware ordinaire. C’est un ver qui scanne le réseau local et Internet à la recherche d’autres victimes vulnérables sur le port 445 (SMB).


    – L’écran de la mort WannaCry - “Oops, your files have been encrypted!”

    Le ransomware chiffre les fichiers de la victime avec un algorithme RSA-2048. Les documents, photos, vidéos, tout y passe, puis il affiche son fameux écran rouge demandant 300$ en Bitcoin, doublé à 600$ après trois jours. Si vous ne payez pas dans la semaine, vos fichiers sont perdus pour toujours. Mais le plus vicieux, c’est la vitesse de propagation car chaque machine infectée devient immédiatement un nouveau vecteur d’infection. Une machine en infecte dix, qui en infectent cent, qui en infectent mille…

    En quelques heures, c’est la panique mondiale. En Espagne, Telefónica est touché, en Russie, c’est le ministère de l’Intérieur qui est frappé avec plus de 1000 ordinateurs infectés. FedEx est paralysé, leur filiale TNT Express doit revenir aux opérations manuelles et Renault doit arrêter la production dans plusieurs usines.

    Mais c’est au Royaume-Uni que l’impact est le plus dramatique. Le NHS, le service de santé public britannique, est frappé de plein fouet. 81 des 236 fiducies du NHS sont touchés ainsi que plus de 595 cabinets de médecins généralistes. Les conséquences sont immédiates et terrifiantes.


    – Les hôpitaux britanniques paralysés par WannaCry

    Les médecins ne peuvent plus accéder aux dossiers des patients, les systèmes de rendez-vous sont hors service, les résultats de tests sanguins, inaccessibles. Les scanners et IRM dans certains hôpitaux ne fonctionnent plus. Des ambulances doivent être détournées vers d’autres hôpitaux. 19 000 rendez-vous sont annulés, des opérations non urgentes reportées. Le coût pour le NHS est de 92 millions de livres sterling soit 20 millions en perte d’activité immédiate et 72 millions pour restaurer les systèmes.

    Un médecin raconte :

    C’était le chaos total. On avait des Post-it partout pour noter les informations vitales. On faisait des allers-retours entre les services pour transmettre les résultats de tests à la main. C’était comme revenir 30 ans en arrière, mais sans y être préparé.

    Pendant ce temps, à Ilfracombe dans le Devon, Marcus Hutchins se réveille. Il est en vacances, censé se détendre et faire du surf. Mais les alertes sur son téléphone lui disent que quelque chose de grave se passe. Marcus a maintenant 22 ans, et il travaille depuis sa chambre d’enfance sur un setup à trois écrans. Il interrompt son déjeuner et se met au travail.

    Marcus télécharge un échantillon du malware et le fait tourner dans une sandbox, et là, il remarque quelque chose d’étrange. Avant de chiffrer les fichiers, le malware essaie de contacter un domaine : iuqerfsodp9ifjaposdfjhgosurijfaewrwergwea[.]com. Un nom de domaine complètement random, 42 caractères de charabia. Marcus vérifie et constate que le domaine n’existe pas.

    Par curiosité professionnelle et réflexe d’analyse, Marcus décide alors d’enregistrer le domaine pour tracker l’infection. Ça lui coûte 10,69 dollars sur NameCheap et il configure quelques serveurs pour logger les connexions, une pratique courante appelée “sinkholing”. Et à 15h03 UTC, le domaine est actif.

    Ce que Marcus ne réalise pas immédiatement, c’est qu’il vient de sauver le monde. En enregistrant ce domaine, il a activé sans le savoir le “kill switch” de WannaCry car le malware était programmé pour s’arrêter si ce domaine existait.

    Pourquoi ce kill switch ? La théorie la plus probable c’est que c’était un mécanisme d’anti-analyse. Les sandboxes répondent souvent positivement à toutes les requêtes DNS pour tromper les malwares. Comme ça, si le domaine existe, WannaCry pense qu’il est dans une sandbox et s’arrête pour ne pas révéler son comportement aux chercheurs. Sauf que cette fois, c’est dans le monde réel qu’il obtient une réponse.


    – 10,69$ - Le prix pour sauver le monde

    Marcus publie immédiatement ses découvertes sur Twitter et son blog. Il écrit :

    Je dois avouer que je ne savais pas qu’enregistrer le domaine stopperait le malware jusqu’à ce que je l’enregistre, donc au départ c’était accidentel.

    La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Un inconnu vient de stopper la plus grande cyberattaque de l’histoire !

    Comme d’hab, les médias s’emballent. Mais qui est ce mystérieux @MalwareTechBlog ? Les journalistes britanniques ne mettent pas longtemps à découvrir l’identité de Marcus et le Daily Mail titre :

    Le surfeur qui a sauvé le monde.

    Des reporters campent devant la maison de ses parents et Marcus doit escalader la clôture du jardin pour aller chercher à manger sans se faire harceler.

    L’impact de la découverte de Marcus est énorme car sans le kill switch, WannaCry aurait continué à se propager pendant des jours, voire des semaines, infectant potentiellement des millions de machines supplémentaires. Les dégâts, déjà estimés à 4-8 milliards de dollars au global, auraient pu être dix fois pires. Des vies ont littéralement été sauvées.

    Mais le répit est de courte durée et les créateurs de WannaCry tentent de contre-attaquer avec de nouvelles variantes utilisant des kill switches différents. Les chercheurs en sécurité jouent alors au chat et à la souris, enregistrant chaque nouveau domaine. Le 19 mai, quelqu’un tente même d’utiliser un botnet Mirai pour attaquer le domaine de Marcus en DDoS, espérant le faire tomber et réactiver WannaCry. Marcus bascule sur CloudFlare et le kill switch tient bon.

    Les autorités du monde entier cherchent les coupables. Les indices pointent rapidement vers la Corée du Nord car le code de WannaCry partage des similitudes avec d’autres malwares du Lazarus Group. En décembre 2017, les États-Unis et le Royaume-Uni accusent officiellement la Corée du Nord, puis en septembre 2018, le département de la Justice américain inculpe Park Jin Hyok, un programmeur nord-coréen travaillant pour Chosun Expo, une société front du renseignement militaire.

    L’aspect financier de WannaCry est particulièrement pathétique. Pour une attaque d’une telle ampleur, seulement environ 1000 victimes ont payé la rançon, pour un total de 140 000 dollars en Bitcoin. Pourquoi si peu ? Et bien le système de paiement était mal conçu… Il n’y avait pas pas de mécanisme automatique pour identifier qui avait payé. C’est con ! Et surtout, pour une fois, les gens ont écouté les experts qui déconseillaient de payer.

    Marcus devient alors une célébrité malgré lui. La BBC, CNN, le Guardian, tous veulent l’interviewer et il refuse la plupart des demandes, mal à l’aise avec l’attention médiatique. Sur Twitter, ses followers explosent, la communauté de la cybersécurité le félicite, les entreprises veulent l’embaucher, mais Marcus sait que quelque part, son passé est toujours là, tapi dans l’ombre.


    – DEF CON 2017 - Le début de la fin pour Marcus

    En juillet 2017, Marcus décide d’aller à DEF CON à Las Vegas. C’est la Mecque des hackers, l’endroit où toute la communauté se retrouve chaque année. Pour Marcus, c’est l’occasion de rencontrer en personne des gens qu’il ne connaît que par pseudos interposés, et surtout de célébrer son statut de héros de WannaCry.

    La conférence se passe bien, Marcus donne des talks, participe à des panels, fait la fête avec d’autres chercheurs. Pour la première fois depuis longtemps, il se sent accepté, faire partie d’une communauté. Le 3 août 2017, dernier jour de la conférence, Marcus fait ses bagages à l’hôtel. Il prend un Uber pour l’aéroport McCarran, check-in ses bagages, passe la sécurité.

    Et c’est là que tout bascule. Plusieurs agents du FBI l’entourent près de sa porte d’embarquement. “Marcus Hutchins ?” Il confirme. Ils lui montrent leurs badges, lui demandent de les suivre. Marcus sent son sang se glacer car il sait immédiatement pourquoi ils sont là : Kronos. Son passé vient de le rattraper.

    Les agents l’emmènent dans une salle d’interrogatoire de l’aéroport. Ils lui lisent ses droits de garder le silence et d’avoir un avocat (ça s’appelle les droits Miranda), lui expliquent qu’il est arrêté pour conspiration en vue de commettre des fraudes informatiques. Marcus demande un avocat, refuse de parler et les agents confisquent son matériel : Laptop, téléphones, et tout son équipement de chercheur en sécurité.


    – L’aéroport de Las Vegas - Où notre héros devient un suspect

    Marcus est alors transféré dans une prison fédérale du Nevada. Pour le gamin d’Ilfracombe qui n’avait jamais eu d’ennuis avec la justice, c’est le choc total. Il partage une cellule avec des criminels endurcis, et découvre la réalité brutale du système carcéral américain. Le héros de WannaCry est maintenant un détenu fédéral.

    L’arrestation de Marcus fait l’effet d’une bombe dans la communauté de la cybersécurité. Comment le héros de WannaCry peut-il être un criminel ? Quand les détails de l’accusation sortent, à savoir la création d’UPAS Kit en 2012 et de Kronos entre 2012 et 2015, c’est la stupéfaction. Un mouvement de soutien s’organise et une cagnotte pour ses frais d’avocat récolte des centaines de milliers de dollars en quelques jours.

    Après quelques jours en détention, Marcus est finalement libéré sous caution d’une valeur de 30 000 dollars et les conditions sont assez strictes : bracelet électronique GPS, interdiction de quitter le pays, couvre-feu, et limitation de l’usage d’Internet. Il s’installe à Los Angeles chez un ami, commence une longue bataille juridique qui durera presque deux ans.

    La stratégie de défense de Marcus est très compliquée car les preuves contre lui sont accablantes. En effet, le FBI a des logs de conversations, des traces de paiements, des échantillons de code. Difficile de nier avoir créé Kronos. Il est donc d’abord inculpé pour six chefs d’accusation, puis voit quatre charges supplémentaires ajoutées, incluant la création d’UPAS Kit et des mensonges au FBI. Il risque jusqu’à 40 ans de prison.

    Pendant près de deux ans, Marcus vit dans les limbes juridiques. Il continue à travailler pour Kryptos Logic depuis Los Angeles, publie des recherches, analyse des malwares. Mais le bracelet électronique à sa cheville lui rappelle constamment que sa liberté est provisoire. Il ne peut pas rentrer en Angleterre voir sa famille et la pression psychologique est énorme. Marcus souffre de dépression, d’anxiété et il pense parfois au suicide.

    Le 2 mai 2019, Marcus prend une décision difficile : plaider coupable. Ses avocats ont négocié un deal. S’il plaide coupable pour 2 chefs d’accusation à savoir conspiration en vue de commettre des fraudes informatiques et création d’un dispositif d’interception de communications, en échange, ce sont huit autres charges qui sont abandonnées.

    Dans sa déclaration au tribunal, Marcus assume pleinement ses actes.

    Je regrette profondément mes actions et j’accepte l’entière responsabilité de mes erreurs

    Il explique comment il a créé UPAS Kit et Kronos entre 2012 et 2015, comment il a travaillé avec Vinny pour vendre le malware.

    Le 26 juillet 2019, jour du jugement. La salle d’audience est pleine. Marcus, en costume, fait face au juge J.P. Stadtmueller. Les procureurs demandent une peine de prison. La défense plaide la clémence, rappelant que Marcus a arrêté de lui-même ses activités criminelles, et qu’il a littéralement sauvé le monde de WannaCry.


    – Le jour du jugement - 26 juillet 2019

    Puis vient le moment où le juge Stadtmueller prend la parole. Et là, surprise. Le juge reconnaît la gravité des crimes de Marcus, mais aussi l’importance de ses contributions positives.

    Il faudra des gens avec vos compétences pour trouver des solutions,

    dit-il à Marcus,

    parce que c’est la seule façon d’éliminer ce problème des protocoles de sécurité terriblement inadéquats.

    Le verdict tombe : time served (peine purgée) et un an de liberté surveillée. Pas de prison supplémentaire. Marcus n’en croit pas ses oreilles. La salle d’audience explose en applaudissements. Pour la première fois depuis son arrestation, il peut enfin respirer. Le juge ajoute que Marcus devra probablement retourner au Royaume-Uni et qu’il n’est pas certain qu’il puisse revenir aux États-Unis.

    En juillet 2020, sa liberté surveillée prend fin. Marcus retourne enfin au Royaume-Uni, retrouve sa famille à Ilfracombe après trois ans d’absence forcée. C’est un retour doux-amer. Il est libre, mais sa vie a été bouleversée. Il a perdu trois ans, sa santé mentale est fragile, son futur incertain. Il ne peut plus voyager aux États-Unis, limitant ses opportunités professionnelles.


    – Juillet 2020 - Le retour au pays après trois ans d’exil forcé

    Mais Marcus est résilient. Il relance son blog MalwareTech.com, reprend ses analyses de malware, publie des recherches de pointe. Il devient consultant en cybersécurité, travaille avec des entreprises pour améliorer leur sécurité. Doucement, il reconstruit sa vie et sa carrière.

    Aujourd’hui, en 2025, Marcus Hutchins est devenu une figure respectée de la cybersécurité mondiale. Il travaille toujours pour Kryptos Logic, publie régulièrement des analyses techniques pointues. Ses recherches sur les vulnérabilités Windows, les techniques de contournement d’EDR, et les malwares sophistiqués sont lues par des milliers de professionnels.


    – Le site de Marcus

    Dans ses écrits récents, Marcus réfléchit souvent sur son parcours. > Si je pouvais revenir en arrière, je ferais les choses différemment

    Mais je ne peux pas changer le passé. Tout ce que je peux faire, c’est utiliser mes compétences pour le bien, aider à protéger les gens contre les menaces que j’ai aidé à créer.

    L’impact de WannaCry a montré notre vulnérabilité collective à savoir des infrastructures critiques tournant sur des systèmes obsolètes, des entreprises qui ne patchent pas, et une dépendance totale à des systèmes informatiques sans plan B. Cependant, il faut noter que Microsoft a réagi de manière remarquable puisque le lendemain de l’attaque, ils ont fait quelque chose d’inédit : publier des patchs gratuits pour Windows XP, Windows 8 et Windows Server 2003, des systèmes “end-of-life” depuis des années.

    Et WannaCry n’était que le début car un mois plus tard, NotPetya frappe, utilisant aussi EternalBlue mais causant encore plus de dégâts. Aujourd’hui, en 2025, EternalBlue est toujours actif et 8 ans après, des millions de machines restent vulnérables. C’est déprimant mais c’est la réalité…

    Voilà l’histoire complète de Marcus Hutchins… Une histoire de chute et de rédemption qui montre que dans la vie, rien n’est jamais simple, rien n’est jamais définitif.

    – Sources :

    Marcus Hutchins - Wikipedia, WannaCry ransomware attack - Wikipedia, DOJ - Marcus Hutchins Pleads Guilty, Krebs on Security - Marcus Hutchins Pleads Guilty, MalwareTech Blog, WannaCry cost NHS £92m, NAO - WannaCry cyber attack and the NHS, How to Accidentally Stop a Global Cyber Attack, CyberScoop - Marcus Hutchins Sentenced, Cloudflare - WannaCry Ransomware

    https://korben.info/marcus-hutchins-malwaretech-wannacry-histoire.html

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    De mieux en mieux, maintenant on a même une page consacrée au nombre de téléchargements réalisés…
    Prochaine étape, l’adresse et le digicode 🤦

  • 12 Votes
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    Oui de plus en plus de vendeurs préfère être payer en crypto moi je paye avec Binance et jamais de soucis

  • Rien

    Espace détente
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    @Ern-Dorr a dit dans Rien :

    Churchill il avait déclaré, appuyé par Patton, que pendant que l’armée était là il fallait remettre les soviets dans leurs frontières mais hélas qui l’a écouté !

    Hello ! le problème c’est qu’on n’apprend pas de nos erreurs, est ce une tendance humaine ? finalement 60 ans plus tard le problème est toujours là, rien ne change

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    Aussi crédible que la masturbation rend sourd :ahah:

    singe sourd.png

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    Dans le cinquième épisode d’Écosystème, la développeuse Anaïs Sparesotto détaille les enjeux que soulève l’écoconception de services numériques.

    En 1965, le physicien Gordon Moore énonçait une loi empirique selon laquelle la puissance de calcul des ordinateurs doublerait chaque année grâce aux progrès des microprocesseurs. Jusqu’à la fin des années 2000, l’industrie de l’électronique a plutôt bien réussi à respecter cette théorie, ce qui a permis la miniaturisation de nos équipements numériques.

    Mais pendant que la partie matérielle gagnait en capacité, la partie logicielle, elle, s’étendait sans trop se poser de question. La dynamique est telle qu’entre 2010 et 2020, le poids des sites web a été multiplié par 10, selon GreenIT.

    En quoi est-ce que cet étalement joue sur les performances de nos outils numériques, donc sur leur impact environnemental ? Comment la contrer ? Dans quelle mesure réfléchir à l’écoconception de services numériques permet aussi de répondre à des enjeux de sécurité technique ou d’accessibilité ? Développeuse web chez Toovalu et formatrice à l’Ada tech School, Anaïs Sparesotto évoque tous ces sujets dans le cinquième épisode d’Écosystème.

    Pour écouter « Des services numériques légers comme l’air », vous avez deux options : le player en bas de cet article, ou sur toutes les bonnes applications de podcast. Pour en lire des extraits, un peu de patience : un article remontera dans les prochains jours dans le fil d’actualité de Next.

    Pour ne manquer aucun futur épisode et nous aider à atteindre un large public, abonnez-vous dès aujourd’hui au fil audio de Next. Mettez-nous des étoiles sur votre application, recommandez-nous… ça nous est toujours utile !

    >> EPISODE 5 - ECOUTER DANS UN NOUVEL ONGLET <<

    Crédits :

    Écosystème est un podcast de Mathilde Saliou produit par Next. Réalisation et mixage : Clarice Horn. Identité graphique : Flock. Rédaction en chef : Sébastien Gavois. Direction de la rédaction : Alexandre Laurent.

    Van Sadano - Ayama / Van Sadano - Orbit / Daniel Jorge - Constellations / Van Sadano - Naiad / Blue Saga - Neutral State / Anthony Earls - Hydrogenic / Gridded - Experimental / Ryan James Carr - Lost Lover Undercover / MV - If I Wait (Instrumental Version) — Courtesy of Epidemic Sound

    Source : next.ink

  • On ne se moque pas de ces choses là.

    Humour & Insolite
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    Ecolos bobos idiots…
    La connerie n’a pas de limites…:blase:

  • Nécro

    Épinglé Espace détente
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    Ha merde je l’aimais bien.
    Qu’il repose en paix 🙏

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    @ace_N_kelly Où tu veux ça ne me pose pas de souci à titre perso :happy: