80 ans de la Sécurité sociale : un curieux anniversaire !
-
Il serait temps que l’ensemble des composantes du mouvement social en France, syndicats, mutuelles et Institut de prévoyance, associations, assume en commun la défense de la Sécu comme un élément essentiel de la démocratie sociale dans notre pays. La chronique avisée de Jean-Philippe Milesy, militant de l’économie sociale et solidaire.
Le 4 octobre 2025 sera la date du 80<sup>e</sup> anniversaire de la promulgation de l’ordonnance créant la Sécurité sociale. Diverses commémorations seront (ou ont déjà été) organisées d’initiative syndicale, politique ou mutualiste. Mais huit décennies après, où en sommes-nous ?
Que reste-t-il de l’œuvre révolutionnaire née du programme du Conseil national de la Résistance et portée par Ambroise Croizat et Pierre Laroque ? Que reste-t-il d’une Sécurité sociale, à vocation universelle, financée par les cotisations et gouvernée démocratiquement par les cotisants ? Que reste-t-il du principe de cotisations comme du salaire différé socialisé, marquant la solidarité selon le principe de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins ? De nos jours ce sont des « charges » grevant les résultats des entreprises et les derniers gouvernements en procédant à d’amples exonérations de cotisations transfèrent des parts du revenu des salariés aux comptes de leurs patrons.
Huit décennies après, nous nous trouvons d’une part devant des évocations nostalgiques d’un « âge d’or » fantasmé et d’autre part face à des attitudes résignées devant la néo-Sécu étatisée qui se présente aujourd’hui à nous. L’âge d’or – magnifié il y a quelque temps par « La Sociale » le beau film de Gilles Perret – et revendiqué par les partisans – aux accents souvent religieux – du 100 % Sécu, n’a pas vraiment existé.
Si la solidarité universelle et la gestion démocratique ouvrière constituaient effectivement une avancée exceptionnelle dans la mise en place de la démocratie sociale portée tant par le programme du CNR que par la Déclaration de Philadelphie de l’OIT, elles n’ont jamais fonctionné selon le mode si souvent idéalisé. Ainsi en santé, la Sécu d’alors ne remboursait que les arrêts de travail et la Sécu pervertie de nos jours couvre infiniment plus.
Source : humanite.fr
-
Eh oui, la sécu le système que le monde entier nous envie mais dont aucun autre pays ne veut.

-
Eh oui, c’est comme la démocratie, le monde entier nous l’envie mais certains préfèrent quand même les dictatures !
De nombreux pays se sont inspirés du modèle français de protection sociale : Italie, Belgique, Espagne, Allemagne (avec son modèle d’assurance sociale), les pays nordiques avec un financement plus fiscal. Chacun adapté à son contexte.
Même les systèmes universels comme le NHS (Royaume-Uni), le système canadien “Medicare” ou le modèle allemand reposent sur une logique de solidarité et de financement collectif (cotisations ou impôts).
Donc affirmer qu’« aucun autre pays n’en veut » est faux : la plupart des démocraties avancées (On oublie la vision RN et Merdella) disposent de leur propre version d’une sécurité sociale universelle, parfois plus étatisée, parfois plus… disons “mixte”.
Par contre, si certain rêvent d’un modèle sans solidarité, il y a toujours les États-Unis : là-bas, on peux choisir entre se ruiner ou crever si on a pas d’assurance. Un vrai paradis libéral
Et même là-bas, beaucoup réclament régulièrement un système/réforme type “Medicare for all” proche de la Sécu.
-
@Violence a dit dans 80 ans de la Sécurité sociale : un curieux anniversaire ! :
Et même là-bas, beaucoup réclament régulièrement un système/réforme type “Medicare for all” proche de la Sécu.
L’Obama care, système se rapprochant un peu de la sécu, a été adopté contre l’avis de 60% des Américain.

-
Réponse classique…
L’Obamacare, n’est pas vraiment la Sécu.
C’est une rustine sur un système privé, une réforme partielle du système US, qui garde une base privée : assureurs privés obligés de couvrir, subventions publiques, élargissement de Medicaid.À l’époque, beaucoup d’Américains y étaient en effet opposés… Mais il faut se demander pourquoi. Et surtout c’était il y a plus de 10 ans.
C’était surtout parce qu’on leur racontait que c’était du “communisme médical” et en particulier de campagnes massives de désinformation.– Résultat aujourd’hui soit un peu plus de 10 ans après : une majorité ne veut plus y toucher, et le débat là-bas porte carrément sur un vrai système public de type “Medicare for all”.
Donc ton grand argument, c’est de citer… le seul pays développé qui n’a toujours pas de sécu universelle ? Les États-Unis sont un contre-exemple, pas un modèle : là-bas, un cancer peut te coûter ta maison. Pas étonnant qu’une majorité d’Américains réclament aujourd’hui l’extension d’Obamacare ou un vrai “Medicare for all”.
Mais revenons en au point de départ : en Europe et dans le monde développé, la protection sociale existe presque partout.