L’Inde impose des restrictions inédites à WhatsApp et menace son modèle d’usage
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L’application de messagerie instantanée détenue par Meta traverse une période délicate sur son principal territoire : l’Inde. Des directives gouvernementales récentes bousculent profondément le fonctionnement habituel de la plateforme, au risque de perturber aussi bien les utilisateurs individuels que les commerces qui en dépendent quotidiennement.
Alors que New Delhi justifie ces mesures par la lutte contre la cybercriminalité, experts et organisations sectorielles alertent sur un possible dérapage réglementaire. Dans un pays où WhatsApp s’est imposé comme infrastructure de communication incontournable, ces nouvelles règles soulèvent autant d’inquiétudes pratiques que juridiques.
Des obligations techniques contraignantes pour les messageries
Les autorités indiennes exigent désormais qu’un lien permanent existe entre chaque compte et la carte SIM utilisée lors de l’inscription initiale. Cette directive, rendue publique début décembre après son émission fin novembre, s’applique à plusieurs plateformes dont Meta, Telegram et Signal. Les entreprises concernées disposent d’un délai de 90 jours pour se conformer.
L’impact va au-delà du simple enregistrement. Les versions web et desktop imposent maintenant une déconnexion toutes les six heures, obligeant l’utilisateur à scanner un code QR depuis son téléphone pour rétablir l’accès. Le ministère des télécommunications défend cette approche en invoquant des pertes estimées à 228 milliards de roupies (environ 2,5 milliards de dollars) dues aux fraudes numériques rien qu’en 2024. Selon les explications officielles, ancrer chaque session active à une SIM vérifiée permettrait de tracer les numéros impliqués dans les arnaques.
Une précision gouvernementale indique toutefois que ces règles ne s’activent pas lorsque la carte SIM reste insérée dans l’appareil pendant l’itinérance. Malgré cette exception, l’application généralisée suscite de vives réactions.
Un écosystème commercial particulièrement vulnérable
Si ces directives visent l’ensemble des messageries instantanées majeures, WhatsApp subit la pression la plus forte. Plus de 500 millions d’Indiens utilisent l’application, avec un taux d’ouverture quotidienne atteignant 94 % de la base mensuelle en novembre, contre 59 % aux États-Unis selon Sensor Tower.
Les petits commerçants indiens représentent une catégorie spécialement exposée. Nombreux sont ceux qui enregistrent leur compte WhatsApp Business sur un smartphone relié à une carte SIM, tout en gérant les conversations clients via l’interface web ou desktop depuis un autre poste. Contrairement aux grandes structures qui exploitent les API Business pour des échanges automatisés, ces micro-entreprises s’appuient sur l’application mobile et son interface compagnon. Déconnecter les sessions toutes les six heures risque d’interrompre brutalement la prise de commandes, le support client et l’engagement commercial.
Cette situation intervient alors que WhatsApp développe justement ses capacités multi-appareils, permettant de rester connecté simultanément sur plusieurs supports sans dépendre d’un unique smartphone actif.
Source et plus: https://www.fredzone.org/linde-impose-des-restrictions-inedites-a-whatsapp-et-menace-son-modele-dusage/
Pour avoir séjourné plusieurs fois dans un pays à majorité Indienne (et en grande partie créole), j’ai pu suivre avec effarement l’évolution du besoin vital de la population pour cette application.
Dans cette succursale du royaume du bordel, rien ne se fait sans whatsapp, ni rendez-vous, ni livraison, sans devoir partager temporairement sa position, dans un pays ou personne ne connaît ou utilise les noms de rues (pondus récemment), personne n’est de toute façon à l’heure, ce qui permet de patienter en scrutant l’approche de l’espéré quand les délais peut se compter en heures
