"Influenceurs": La chasse aux gogos passe à la vitesse supérieure
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Le dropshipping, un miroir aux alouettes qui peut coûter très cher aux débutants
Une réussite financière promise sans effort et un style de vie luxueux affiché sur les réseaux sociaux: c’est la façade clinquante des influenceurs et influenceuses en “dropshipping”. Mais derrière les apparences se cache souvent des formations hors de prix, des promesses creuses et des personnes endettées, nous apprend une enquête de SRF.
“J’ai résilié mon assurance-vie pendant que lui, il profite de la vie à Dubaï et qu’elle, elle voyage à travers le monde. Où est la justice?” Pour Soraya (prénom d’emprunt), c’est un coup de poignard en plein cœur à chaque fois qu’elle voit les influenceurs Melih et Donya sur Instagram.
Depuis Dubaï, ces deux influenceurs promettent d’offrir à leur clientèle des boutiques en ligne clés en main avec des processus automatisés pour faire du “dropshipping” (explication en contrebas). L’objectif final: l’indépendance financière et la “liberté”. En bref, plus besoin de travailler, l’argent coule à flots, et la “grande vie” commence.
Mais Soraya se sent flouée, témoigne-t-elle au média public alémanique SRF. Elle a investi environ 40’000 francs suisses dans un package complet auprès des deux influenceurs. Elle aurait dû se voir octroyer une boutique en ligne conçue par des “professionnels”, avec, compris dans l’offre, une formation, la recherche de produits à revendre et des conseils publicitaires. “Presque rien n’a été livré. Le peu qui a été fourni était inutilisable”, explique-t-elle à SRF.
Alors, c’est quoi, le “dropshipping”?
Le dropshipping est un modèle commercial de vente au détail en ligne dans lequel une entreprise propose des produits à la vente sans les produire, ni les stocker, ni les expédier.
Une fois la commande reçue, l’entreprise de dropshipping s’occupe de contacter le fabricant. L’article est ensuite livré directement du fabricant au client. Le “dropshipper” se charge uniquement des ventes et du marketing; aucun entreposage, emballage ou expédition n’est requis.
Les revenus du dropshipper proviennent de la différence entre le prix d’achat auprès du fournisseur et le prix de vente dans la boutique en ligne de son entreprise de dropshipping.
L’Académie de Dropshipping
Les deux influenceurs vendent donc à leur clientèle le rêve de devenir un “dropshipper à succès”. En plus de livrer des boutiques clés en main, ils promettent des cours en ligne et du mentorat individuel dans leur Académie de Dropshipping.
Mais là aussi, les critiques sont vives: sur des plateformes d’avis comme Trustpilot, les utilisateurs et utilisatrices mettent explicitement en garde contre ce type de services, les qualifiant de “fraude” et d’“arnaque”. Près de 60% des avis sont dévastateurs, avec seulement une étoile.
Deux jeunes femmes témoignent à SRF avoir déboursé près de 1000 francs suisses pour accéder à cette Académie de Dropshipping. “On nous avait promis beaucoup, mais nous n’avons rien obtenu”, affirment-elles toutes deux. Le contenu de la formation est peu structuré et superficiel; une grande partie des cours est accessible en meilleure qualité gratuitement sur YouTube.
Façade du succès
Les mécanismes sous-jacents à ce type de business sont souvent les mêmes, explique à SRF Anna Zakharova, experte en e-commerce à la Haute école des sciences appliquées de Zurich . “Vous vous présentez comme un entrepreneur prospère et attirez ainsi des clients qui aspirent au même résultat.”
Mais selon l’experte, le modèle économique actuel du dropshipping ne fonctionne que pour une infime minorité de commerciaux. “Seuls environ 1,5% des boutiques de dropshipping réalisent un chiffre d’affaires mensuel supérieur à 50’000 dollars”, explique-t-elle. “Les grandes réussites qui circulent sur les réseaux sociaux sont des exceptions absolues, même si elles semblent être la norme.”
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Pour 1000 Francs Suisses y’a moyen de bien se lancer justement, le comble
Mais faut savoir faire…
Le DS peut se faire à moindre frais mais faut héberger une bonne partie des outils soi-même et il y aura quand même les comptes vendeur AMZ etc à payer tout comme les fournisseurs (avec des frais de ports énormes si peu de quantité).Quand t’y connais rien et que t’es pas capable de te renseigner, si tu te fais avoir, c’est bien fait. Les métiers qui rapportent sans rien faire n’existent pas. Y compris le trading, pour gagner des K€ (en dessous ça reste un hobbie) faut y être et s’en occuper.
Je suis partagé… Est-ce qu’exploiter la crédulité d’adultes, lorsque ce sont eux qui viennent à toi, est mauvais ?
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La bêtise humaine n’a aucune limite et l’avidité la malhonnêteté non plus manifestement les “réseaux sociaux…” sont un outil fantastique pour accentuer tout ça et ç’est pas prêt de s’arrêter et il n’y a pas que des adultes dans cette mer… hélas.
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Sinon, si tu as une asso, tu fais un site a la con genre geek, tech avec que des liens affiliés Amazon. Il y a toujours des gugus pour le faire.