un peu de lexique
MBS – Mortgage-Backed Security
Traduction : Titre adossé à des prêts immobiliers
Explication :
C’est un produit financier créé à partir de prêts hypothécaires (des crédits immobiliers accordés aux particuliers). Une banque prête de l’argent à des emprunteurs pour acheter leur maison, puis regroupe des centaines ou milliers de ces prêts dans un paquet qu’elle revend sous forme de titre financier. Ce titre, le MBS, verse des revenus réguliers aux investisseurs grâce aux mensualités des emprunteurs.
🧩 CDO – Collateralized Debt Obligation
Traduction : Obligation adossée à des actifs
Explication :
C’est une version encore plus complexe que le MBS. Un CDO, c’est un paquet de paquets : il regroupe non seulement des MBS, mais aussi d’autres dettes (cartes de crédit, prêts étudiants, etc.). Le tout est redivisé en tranches :
Tranche senior (AAA) : moins risquée, mais rapporte moins
Tranche mezzanine (BBB) : risque moyen, rendement moyen
Tranche equity (junk) : très risquée, rendement élevé
Chaque investisseur choisit où il veut se positionner.
To Short / Short Selling
Traduction : Vendre à découvert
Explication simple :
Shorter, c’est parier que quelque chose va perdre de la valeur. Plutôt que d’acheter bas et revendre haut (classique), tu fais l’inverse :
tu vends haut aujourd’hui quelque chose que tu ne possèdes pas, en espérant pouvoir le racheter plus bas plus tard.
Comment ça marche techniquement :
Tu empruntes une action (ou un titre comme un MBS) à un autre investisseur.
Tu la vends immédiatement au prix actuel (disons 100 €).
Si le prix baisse à 60 €, tu la rachètes à ce prix.
Tu la rends à la personne qui te l’a prêtée.
Tu as gagné 40 € de profit (moins les frais).
CDS – Credit Default Swap
Un CDS, c’est un contrat d’assurance :
Tu paies régulièrement une prime, et si l’actif (ex. un MBS) s’effondre, tu touches le jackpot.
Mais attention : tu peux acheter un CDS sans posséder le titre assuré, ce qui en fait un pari pur et dur.
Michael Burry (Christian Bale) flaire la catastrophe à venir :
les MBS sont pourris, les emprunteurs ne rembourseront jamais.
Mais comme on ne peut pas les shorter directement… il invente une astuce :
Il va voir les grandes banques (Goldman Sachs, Deutsche Bank…) et leur dit : — “Je veux acheter une assurance contre ces MBS.” Les banques rient (à l’époque, tout le monde croit que l’immobilier ne peut pas chuter), mais elles acceptent : elles empochent les primes.
Pourquoi c’est explosif :
Les CDS ont permis à des milliers de gens de parier sur les mêmes actifs pourris.
Il y avait parfois plus d’argent en jeu en CDS que la valeur totale des actifs assurés.
Quand tout a pété, les assureurs (comme AIG) n’ont pas pu payer — c’est l’un des engrenages majeurs de la crise.
Synthetic CDO – Synthetic Collateralized Debt Obligation
Traduction : CDO synthétique, obligation adossée à des actifs synthétiques
D’abord, pourquoi “synthétique” ?
Parce qu’il n’y a aucun actif réel dedans (pas de prêts, pas de maisons, rien de tangible).
Un CDO classique est basé sur des MBS remplis de crédits.
Un synthetic CDO, lui, est basé sur des pari financiers sur ces actifs, via… des CDS.
🧠 Idée de base :
Tu crées un CDO uniquement à partir de CDS.
Donc, au lieu d’avoir des prêts immobiliers derrière ton produit, tu as des contrats d’assurance contre des prêts immobiliers. Tu paries sur des paris.
C’est un casino où les joueurs ne jouent pas avec de l’argent, mais avec des tickets de paris sur les paris des autres joueurs.
Le personnage de Ryan Gosling (inspiré de Greg Lippmann de Deutsche Bank) monte des CDO synthétiques pour revendre les paris faits par ceux qui “shortaient” les MBS.
Il trouve des clients crédules (fonds de pension, etc.) pour acheter les tranches de ces CDO synthétiques notées AAA.
Pendant ce temps, ceux qui ont acheté les CDS (comme Steve Carell et son équipe) encaissent quand le système s’effondre.
Exemple réel : Le synthetic CDO “Abacus 2007-AC1”, monté par Goldman Sachs, est devenu célèbre : ils ont vendu ce produit à des clients… tout en sachant qu’il était monté avec des actifs sélectionnés par un fonds qui pariait contre.
Résultat : les clients ont tout perdu, le parieur (Paulson) a gagné 1 milliard de dollars.