Ba j’attends de voir la chose…
Parce que pour l’instant, sont pas très autonome ses aspirateurs…
# Dev
Ils ne connaissent pas la peur face à un code mal écrit. Experts en débug, optimisation et refactoring, ils forgent des lignes de code comme des forgerons numériques. Leur devise : "Un petit commit pour l'homme, un grand commit pour le projet"
Messages
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Ton aspi se met une batterie lui même ok
Je veux le même
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@Ern-Dorr a dit dans Cyberattaque France Travail : les données personnelles de 340 000 personnes exposées :
chacun a le droit d’avoir ses opinions.
Tout à fait
C’est juste factuellement faux mais oui tout à fait
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@Ern-Dorr a dit dans Cyberattaque France Travail : les données personnelles de 340 000 personnes exposées :
De toute façon pourquoi utiliser France Travail ils n’ont jamais trouvé du boulot à personne d’ailleurs c’est pour cela qu’ils ont changé plusieurs fois leur nom car celui d’origine reflétait un peu trop leurs performances : A.N.P.E , Avec Nous Peu d’Espoir.

J’aime bien l’humour mais c’est factuellement faux
J’y suis allé pas mal d’années et franchement, je les remercie.
Si t’est pas fainiant, un peu de qualification, et que tu rechigne pas trop, l’ANPE te trouve du boulot sans trop de problème…
Idem en intérim…
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Avec le Walker S2, la société chinoise UBTECH vient de franchir une étape majeure dans le domaine de la robotique. En effet, ce robot humanoïde est capable d’accomplir une tâche jusqu’ici réservée aux humains. Il peut changer sa propre batterie sans aucune aide extérieure.
Une véritable révolution dans la gestion énergétique
Traditionnellement, les robots, même les plus avancés, restent dépendants de l’homme pour leur recharge et la maintenance de leurs systèmes d’alimentation. UBTECH a changé la donne en dotant le Walker S2 de la capacité à détecter seul une baisse d’énergie, puis à remplacer sa batterie via une station spécialement conçue. Ce processus, entièrement autonome, élimine le besoin d’une intervention humaine, permettant une activité continue sans interruption.
En effet, le Walker S2 est équipé de deux batteries lithium-ion de 48 volts. Celles-ci lui permettent soit de se déplacer pendant deux heures, soit de rester actif en mode stationnaire pendant quatre heures. Une recharge complète prend seulement 90 minutes. Mais la véritable apport, c’est qu’il est capable d’analyser en temps réel sa consommation, ses priorités de mission et son niveau de charge. Grâce à cette évaluation constante, le robot décide de manière autonome du moment optimal pour procéder à un remplacement de batterie.
Lorsque cela devient nécessaire, il se dirige vers sa station, se place précisément, puis retire la batterie usée de son dos à l’aide de ses bras articulés. Il la dépose soigneusement à l’endroit prévu avant d’en insérer une nouvelle, tout aussi délicatement. Le tout s’effectue avec une précision quasi chirurgicale.
Une conception pensée pour les environnements humains
Le Walker S2 présente un gabarit proche de celui d’un adulte de petite taille, avec une taille de 1,62 mètre pour 43 kilos. Sa morphologie facilite son intégration dans des espaces conçus pour les humains, comme les usines, les centres commerciaux et les lieux publics. Il est doté de 20 articulations mobiles, leur permettant d’agir avec une grande souplesse. Il est également capable de se connecter en Wi-Fi ou via Bluetooth, ce qui facilite son intégration dans des réseaux intelligents.
En milieu industriel, un robot capable d’assurer sa propre maintenance énergétique pourrait fonctionner en continu, et augmenter par conséquent la productivité. Dans des lieux accueillant du public, il pourrait fournir une assistance et des informations jour et nuit, sans interruption.
– Source :
https://www.tomsguide.fr/la-chine-devoile-le-premier-robot-humanoide-a-autonomie-energetique-totale/
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Je me souviens très bien, la première fois que j’ai entendu parler de Phil Zimmermann… C’était à la fin des années 90 quand pour la première fois, j’ai installé PGP sur mon ordinateur en me disant “Trop cool, on peut chiffrer en 4096 bits, c’est dingue (en plus d’être interdit à l’époque) !”.
Philip R. Zimmermann est né le 12 février 1954 à Camden dans le New Jersey aux Etats-Unis et il est surtout connu de tous les techos que nous sommes pour avoir marqué l’histoire de l’informatique grâce à son invention : PGP (Pretty Good Privacy).
Diplômé en informatique de la Florida Atlantic University en 1978, Zimmermann s’est installé à Boulder dans le Colorado où il a mené une double vie fascinante : ingénieur logiciel le jour, et analyste politique pour la campagne de gel des armes nucléaires le soir.
Téléchargé au début par quelques geeks, PGP est rapidement devenu le logiciel de chiffrement d’email le plus utilisé au monde. Imaginez-le en 1991, à 37 ans bien tassé, développant ce qu’il espérait devenir un outil pour aider les droits de l’homme… Notre utopiste l’a d’ailleurs rendu disponible gratuitement très rapidement, en le diffusant sur le net… Et c’était un truc de dingue ! On pouvait enfin sécuriser sérieusement nos communications électroniques grâce à ce tout petit outil de rien du tout. C’est cet événement qui a à tout jamais façonné la réputation de Zimmermann en tant que pionnier de la cryptographie moderne.
Un des aspects fascinants de PGP, c’était que ce logiciel fonctionnait déjà comme un système de chiffrement hybride. Plutôt que de choisir entre de la cryptographie symétrique (rapide mais nécessitant une distribution sécurisée des clés) et asymétrique (sécurisée mais lente, environ 4000 à 200 000 fois plus lente selon la taille de clé), Zimmermann a opté pour une combinaison des deux, histoire d’avoir la vitesse ET l’efficacité. La première version de PGP incluait même un algorithme de chiffrement qu’il avait développé lui-même, baptisé Bass-O-matic. Cet algorithme, basé sur le travail de Charlie Merritt, avait quelques faiblesses, notamment une vulnérabilité à la cryptanalyse différentielle et une erreur qui empêchait le dernier bit de chaque octet d’être correctement chiffré. Heureusement, il l’a vite remplacé par IDEA dans PGP 2.0.
Bah oui, parce qu’avant l’arrivée de PGP, envoyer un e-mail c’était comme envoyer une carte postale. Tout le monde pouvait lire ce que vous écriviez. Mais avec cet outil, les informations envoyées sont devenues tellement indéchiffrables que même les services secrets ne pouvaient plus rien y faire. Et c’est là que Zimmermann a marqué des points dans mon cœur, en offrant à monsieur et madame tout-le-monde la possibilité de protéger ses échanges personnels de manière facile et surtout ultra sécurisée.
Toutefois, cette brillante invention a rapidement attiré l’attention des autorités. L’histoire se corse en 1993, lorsque le gouvernement américain, qui voyait déjà d’un mauvais œil la prolifération d’outils de chiffrement, a mené une enquête criminelle à l’encontre de Phil pour violation de la loi sur le contrôle des exportations, plus précisément l’Arms Export Control Act de 1976. Car oui, selon les autorités, faire circuler PGP sur le net, c’était comme faire passer des armes à l’étranger. La cryptographie forte était littéralement classée comme “munition de guerre”, avec des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et 1 million de dollars d’amende ! Cette enquête, déclenchée par un rapport de RSA Security concernant un différend de licence sur l’utilisation de l’algorithme RSA dans PGP, a duré trois ans avec le FBI et la NSA sur le coup. Finalement, elle a été abandonnée en 1996, après que le code source de PGP ait été publié par le MIT Press en 1995.
Zimmermann, en bon résistant, a utilisé cette publication comme une manière de contourner les restrictions d’exportation de code numérique. L’exportation de livres était protégée par le Premier Amendement, contrairement au code numérique ! Il a confié plus tard qu’il était confus sur la façon dont USENET gérait les limitations géographiques, pensant à tort qu’un tag “US only” empêcherait réellement la diffusion mondiale. Mais sa démarche était claire : PGP devait appartenir au monde entier.
Après cet épisode tumultueux, il a ensuite fondé PGP Inc. en 1996, sa société destinée à commercialiser sa technologie de chiffrement. Puis, les rachats de boîtes se sont succédé comme dans une partie de Monopoly: PGP Inc. a été rachetée par Network Associates en 1997, avant d’être acquise par PGP Corporation en 2002, pour finalement atterrir chez Symantec en 2010 pour 300 millions de dollars. Et bien sûr, Phil est toujours resté à bord de sa coquille de noix en tant que conseiller et consultant, veillant sur PGP comme un gardien du temple.
Puis il a créé Zfone en 2006, un projet visant à sécuriser les communications VoIP. Grâce au protocole ZRTP, Zfone était capable de sécuriser les appels vocaux en créant une clé cryptographique unique pour chaque conversation.
Néanmoins, entre les licences logicielles et les attentes de la communauté, ce projet a connu quelques déboires. Ensuite, en 2012, avec ses amis Mike Janke (ancien Navy SEAL) et Jon Callas (co-auteur d’OpenPGP), il co-fonde Silent Circle, une entreprise spécialisée dans la sécurisation des communications mobiles. Leurs services de messagerie, d’appels et d’emails chiffrés sont alors utilisés par tout le monde, des journalistes en zones de conflit aux agences gouvernementales.
Avec Silent Circle, Zimmermann a alors une nouvelle fois transformé l’art de la communication sécurisée en quelque chose d’accessible à tous et de fluide peu importe le réseau… On est bien loin des soucis de configuration complexe de PGP qu’on pouvait rencontré au début. Suite à l’affaire Lavabit en 2013, où le FBI a exigé l’accès aux e-mails d’Edward Snowden, Silent Circle a pris peur et a détruit préventivement ses serveurs mail avant de déplacer ses opérations en Suisse car ils sont moins susceptibles d’y rencontrer des pressions juridiques qu’aux États-Unis, comme l’a expliqué à l’époque Phil.
Puis en 2013, il a rejoint le mouvement Dark Mail Alliance avec Ladar Levison de Lavabit, pour créer un nouveau protocole qui dépasse les limitations de PGP en sécurisant non seulement les emails, mais aussi les métadonnées. Il s’est également impliqué dans le réseau social Okuna, aujourd’hui disparu, qui était une alternative éthique et respectueuse de la vie privée aux réseaux sociaux existants comme Facebook ou Twitter.
Alors comme l’a déclaré Zimmermann il y a fort longtemps : “La cryptographie forte fait plus de bien que de mal à la démocratie, même si elle peut servir aux terroristes.” Une autre de ses citations marquantes est que : “Si la vie privée est hors-la-loi, seuls les hors-la-loi auront une vie privée.”
Ce postulat est pour lui autant un angle de défense face à tous ceux qui privilégient leur sécurité à leur liberté (enfin surtout celle des autres), qu’une vision claire de son engagement. Il a d’ailleurs toujours insisté sur l’importance de la vie privée à l’ère du numérique.
Les contributions de Zimmermann à la cryptographie lui ont valu de nombreuses récompenses : du Chrysler Design Award en 1995 aux distinctions les plus prestigieuses comme son entrée au Temple de la renommée de l’Internet en 2012. Y’a beaucoup trop de distinctions pour que je vous les tartine toutes ici mais croyez moi sur parole, il en a eu une flopée et a même été dans des TOP 50 de personnalités les plus influentes.
En plus de ses réalisations techniques, Zimmermann a aussi joué un rôle éducatif et politique important. Entre 2016 et 2021, il a travaillé à l’Université de Technologie de Delft en tant que professeur dans la section cybersécurité de la Faculté de génie électrique, de mathématiques et d’informatique. Il a également été impliqué dans plusieurs conseils consultatifs, notamment pour le département d’ingénierie informatique de l’Université de Santa Clara et pour Hush Communications. Il a même contribué au développement du protocole d’accord de clé cryptographique pour la norme Wireless USB, ce qui démontre une fois encore l’étendue de ses compétences et de son influence dans le domaine de la sécurité.
Il a également participé à des discussions politiques et scientifiques sur la communication sécurisée et la sécurité nationale aux Etats-Unis et en tant que membre de l’Association Internationale de Recherche en Cryptologie et de la Ligue pour la Liberté de Programmer, il a continuellement défendu les droits des individus à une communication privée et sécurisée.
Aujourd’hui, sa plus grande inquiétude n’est pas les portes dérobées dans les logiciels, mais les pétaoctets d’informations stockées par des entreprises comme Google et Facebook. Il met également en garde contre les poursuites judiciaires facilitées par la technologie et craint qu’une infrastructure de surveillance aux mains d’un gouvernement malveillant ne puisse être utilisée pour créer un régime immuable. Il plaide également pour le rétablissement d’une certaine “friction” dans le travail policier, afin d’éviter de glisser trop facilement vers un état policier.
Pour conclure, Phil Zimmermann reste un pionnier inébranlable dans le domaine de la cryptographie. Il a inspiré des générations de développeurs et d’activistes à poursuivre leur quête d’un Internet libre et sécurisé. Donc un grand merci à lui pour avoir fait de notre Internet un monde plus sûr pour notre vie privée !
– Source :
https://korben.info/histoire-phil-zimmermann-pgp-cryptographie.html
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Oui plus dangereuse. Ma belle mère s’est fait avoir il y a peu en cherchant des documents officiels avec France Travail. Obliger de faire opposition sur le compte.
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Sinon, si tu as une asso, tu fais un site a la con genre geek, tech avec que des liens affiliés Amazon. Il y a toujours des gugus pour le faire.
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Aujourd’hui les amis, on va parler de Ross Ulbricht, alias Dread Pirate Roberts, un nom qui fait encore trembler les autorités et qui divise profondément la communauté tech. Et croyez-moi, son histoire est tout aussi dingue.
– Ross Ulbricht - L’Eagle Scout devenu baron du dark webJe me souviens de la première fois où j’ai entendu parler de Silk Road, c’était en 2011 et les médias commençaient à parler des dangers du Darkweb sur lequel on pouvait facilement acheter de la drogue, comme on le ferait sur Amazon… On aurait pu croire à l’époque que cela faisait partie de ces nombreux fantasmes et légendes urbaines à propos du Darkweb relayés d’ordinaires par les journalistes, mais que nenni, Silk Road existait vraiment.
Bref, accrochez-vous, parce que la vraie histoire, je vais vous la raconter et vous allez voir, c’est du grand n’importe quoi.
Ross William Ulbricht est né le 27 mars 1984 à Austin, Texas. Son enfance, c’était l’Amérique profonde dans toute sa splendeur : les scouts, le camping, les valeurs familiales. Et le gamin était brillant, vraiment brillant puisqu’il est devenu Eagle Scout (le plus haut grade chez les scouts américains, seulement 4% y arrivent), diplômé de Westlake High School en 2002, puis direction l’université du Texas à Dallas avec une bourse complète pour étudier la physique. Bref, un parcours sans faute, le rêve américain incarné.
Mais Ross, ce n’était pas juste un premier de la classe qui récitait ses leçons. C’était un idéaliste, un rêveur. Après sa licence en physique en 2006, il part faire un master en science des matériaux à Penn State. C’est là qu’il rencontre Julia Vie, une étudiante en première année de droit. Le coup de foudre est alors intense, et ils vivent un amour passionné. Elle raconte qu’ils passaient leur temps ensemble, à faire “des trucs incroyables” (traduction : beaucoup de sexe et de discussions philosophiques jusqu’à 4h du mat’). Sauf que pendant ce temps, Ross découvrait aussi autre chose : la philosophie libertarienne.
Ludwig von Mises, Murray Rothbard, l’école autrichienne d’économie… Ross dévorait tout. Il rejoignait les College Libertarians, participait à des débats, soutenait Ron Paul. Pour lui, l’État était le problème et pas la solution. Les impôts ? Du vol légalisé. Les lois sur la drogue ? Une atteinte aux libertés individuelles. Le marché libre ? La solution à tous les maux de l’humanité. Bref, le mec était à fond dans le délire anarco-capitaliste.
En 2009, diplôme en poche, Ross retourne alors à Austin avec Julia. Il essaie de se lancer dans le day trading et c’est un échec total, puisqu’il perd 50 000 dollars. Il monte alors une librairie en ligne nommée Good Wagon Books, qui récupère les livres d’occasion pour les revendre sur Amazon. Le business model était sympa sur le papier : il reversait 10% des bénéfices à des associations et donnait les invendus à des programmes d’alphabétisation en prison (Ironique quand on sait où il a fini…) mais bon, le truc ne décollait pas. Les clients se plaignaient sur Yelp, l’accusant d’arnaque, et de ne jamais recevoir leurs commandes.
– Good Wagon Books - Le business légal qui n’a jamais marchéPuis en mai 2011, Ross ferme boutique. Pendant ce temps, Julia remarque que son copain passe de plus en plus de temps enfermé dans leur chambre, scotché à son ordinateur “pratiquement 24h/24”. Elle pensait qu’il codait un nouveau site de e-commerce. Elle ne savait pas qu’il était en train de construire ce qui allait devenir le plus gros supermarché de drogue de l’histoire d’internet.
L’idée de Silk Road, elle lui est venue en lisant “Alongside Night” de J. Neil Schulman et les œuvres de Samuel Edward Konkin III sur l’agorisme c’est à dire l’idée qu’on peut renverser l’État par l’économie souterraine / le marché noir éthique. Ross s’est dit : “Et si je créais un endroit où les gens peuvent acheter et vendre ce qu’ils veulent, sans que l’État s’en mêle ?”. Il a appris à coder tout seul, a étudié Tor, Bitcoin, la cryptographie, soit un an de préparation intense, 18 heures par jour devant son écran.
Et le défi technique était énorme. Il fallait créer un site accessible uniquement via Tor (le réseau qui anonymise les connexions), implémenter un système de paiement en Bitcoin (qui en 2011 valait 1 dollar), coder un système de tiers de confiance pour sécuriser les transactions, et tout ça sans aucune expérience préalable en développement web. Ross a tout appris sur le tas, dévorant les forums de programmation et les tutoriels.
Mais un marketplace sans produits, c’est comme un supermarché avec des rayons vides. Alors Ross a loué une cabane pourrie dans la campagne texane et s’est mis à cultiver des champignons hallucinogènes. Un setup pro avec boîtes de Petri, autocuiseur, spores commandées sur internet, minuteur de cuisine. Il cultivait des Psilocybe cubensis, les champis magiques classiques, tout ça pour avoir du stock quand Silk Road ouvrirait.
– Les champignons qui ont lancé l’empire Silk RoadEn janvier 2011, Silk Road était né. Ross a pris le pseudo “Dread Pirate Roberts” (DPR), d’après le personnage de “Princess Bride”, c’est à dire un pirate dont l’identité passe d’une personne à l’autre, immortel by design. Ce qui est malin puisque l’idée c’était que même si on l’attrapait, Silk Road continuerait avec un nouveau leader. Spoiler : ça n’a pas marché comme prévu.
Alors bien sûr, au début c’était le désert. Ross a dû faire sa promo lui-même sur les forums de drogue comme The Shroomery et Bitcoin Talk, sous le pseudo “altoid”. “Hé les gars, vous avez vu ce site super cool sur Tor où on peut acheter n’importe quoi ?”. Les premiers clients sont arrivés au compte-gouttes, mais rapidement, le bouche-à-oreille a fonctionné et Silk Road est devenu au fur et à mesure l’eBay de la drogue.
Techniquement, c’était du génie. Le site tournait en service caché sur Tor (adresse en .onion), rendant impossible de localiser les serveurs. Chaque transaction générait une nouvelle adresse Bitcoin, et un “tumbler” mélangeait les coins pour brouiller les pistes. Ross avait même implémenté un système de hedging qui permettait aux vendeurs de fixer la valeur de leurs Bitcoin au cours du dollar pour se protéger de la volatilité. En 2011, c’était carrément de la science-fiction.
– L’interface de Silk Road - Amazon meets Breaking BadLe succès a été fulgurant et les chiffres donnent le vertige car entre février 2011 et juillet 2013, Silk Road a permis à 1 229 465 transactions de se réaliser pour un volume total de 9 519 664 Bitcoin. À l’époque, ça représentait 1,2 milliard de dollars. Il y avait 146 946 acheteurs, 3 877 vendeurs actifs et 13 000 produits listés dont 70% de drogues. Ross prenait une commission entre 8 et 15% sur chaque vente, soit un total de commission de 614 305 Bitcoin, ce qui faisait environ 80 millions de dollars de l’époque. Aujourd’hui, ces Bitcoin vaudraient… 60 milliards de dollars !
Mais Silk Road, ce n’était pas que de la drogue. C’était aussi un forum avec 200 000 membres inscrits, une communauté et une philosophie. Ross postait régulièrement sous son pseudo DPR, parlant de liberté, de révolution économique, d’un monde sans État. Pour lui, Silk Road était une “simulation économique” grandeur nature pour prouver que l’anarcho-capitalisme pouvait fonctionner. Il écrivait : “Nous ne pouvons pas rester silencieux pour toujours. Nous avons un message important, et le moment est venu pour le monde de l’entendre.” Un peu mégalo le mec, non ?
Julia et Ross s’étaient séparés peu après le lancement de Silk Road. Elle sentait que quelque chose clochait, que Ross devenait distant, paranoïaque. Il déménage à San Francisco, change d’identité, vit comme un fantôme. Il louait des chambres sur Craigslist sous de faux noms, utilisait des VPN en cascade, changeait constamment d’ordinateur portable, payait tout en cash. Paranoïa justifiée : le FBI, la DEA, l’IRS, la NSA, le DHS… tout l’alphabet des agences américaines était à ses trousses.
– San Francisco - La planque du pirate numérique le plus recherché d’AmériqueAu bout d’un moment, Silk Road se fait infiltrer par deux agents fédéraux de la Baltimore Task Force. Mais face aux sommes colossales en jeu, ces deux connards décident de se servir au passage ! Carl Force de la DEA et Shaun Bridges des services secrets utilisaient ainsi leurs accès pour voler du Bitcoin et faire chanter Ross. C’est l’affaire dans l’affaire…
Force se faisait passer pour un dealer nommé “Nob”, mais le mec avait plusieurs casquettes… Il jouait aussi le tueur à gage, et il avait même créé un faux utilisateur nommé “French Maid” qui a vendu des infos bidons sur l’enquête à DPR pour 98 000 dollars. Le type extorquait Ulbricht en lui proposant des faux papiers et des tuyaux sur les flics.
Bridges, lui, c’était plus direct. L’expert informatique de l’équipe piratait les comptes des vendeurs, réinitialisait leurs mots de passe et se servait. Bilan : 20 000 bitcoins volés, soit plus de 820 000 dollars à l’époque. Ces deux ripoux ont foutu un bordel monstre dans l’enquête.
En janvier 2013, Curtis Green, un “employé” de Silk Road, se fait choper par les flics avec un kilo de coke et Ross panique. Il décide alors de payer 80 000 dollars à “Nob” (en fait l’agent corrompu Carl Force) pour buter Green. Force et Bridges ont alors monté une mise en scène où ils ont fait croire à Ross que Green était mort, photo de faux cadavre à l’appui. Ross y a cru et a envoyé le Bitcoin, sauf que Green était vivant et collaborait avec le FBI.
Puis ça empire… Un dealer canadien, FriendlyChemist, menace de révéler l’identité de certains vendeurs si Ross ne lui file pas 500 000 dollars. La réponse de DPR ? Il aurait contacté les Hell’s Angels via un autre dealer, “redandwhite”, pour le faire buter. 150 000 dollars en Bitcoin pour le premier meurtre, puis 500 000 de plus pour quatre autres personnes liées à FriendlyChemist. Les procureurs disent qu’il aurait payé pour 6 assassinats au total.
Plot twist : aucun n’a jamais eu lieu.
Soit les tueurs étaient des escrocs qui ont empoché le fric, soit c’était des agents, soit les meurtres étaient fictifs dès le départ. Le mystère donc reste entier.
Au final, Force et Bridges se sont fait griller, arrêtés, jugés et condamnés pour extorsion, blanchiment et obstruction. Leur corruption a jeté une sacrée ombre sur toute l’affaire Silk Road.
– Bitcoin - La monnaie qui a rendu Silk Road possibleMais le plus dingue dans cette histoire, c’est comment ils ont finalement chopé Ross. Pas avec de la high-tech ou de l’espionnage sophistiqué. Non. Gary Alford, un agent de l’IRS (le fisc américain), a juste fait une recherche Google et a trouvé que le premier à avoir parlé de Silk Road sur internet était un certain “altoid” sur un forum de champignons. Le même altoid qui, quelques mois plus tard, cherchait un développeur Bitcoin et avait donné son email : [email protected]. Erreur de débutant qui lui a coûté cher.
Pendant ce temps, le FBI prétendait avoir trouvé l’IP du serveur Silk Road grâce à une “fuite du CAPTCHA” du site. Les experts en sécurité interrogés appellent ça du bullshit car c’était techniquement impossible avec la config de l’époque. Ce qui est plus probable, d’après eux, c’est que la NSA a une backdoor dans Tor ou alors que les enquêteurs ont eu un informateur. Le serveur était en Islande, hébergé chez Thor Data Center à Reykjavík.
Le 1er octobre 2013, jour J. Les agents du FBI déploient une opération digne d’un film. Ils surveillent tous les WiFi gratuits du quartier de Glen Park à San Francisco. Ross était au café Bello, mais comme il y a trop de monde, il se lève, marche jusqu’à la bibliothèque publique de Glen Park. Il s’installe dans la section science-fiction (on ne peut pas inventer ça), sort son Samsung 700Z, ouvre Tor et se connecte à Silk Road.
– La bibliothèque de Glen Park - Fin de partie pour Dread Pirate Roberts
Il est 14h15 quand 2 agents en civil, un homme et une femme, s’approchent de Ross en se disputant. La femme crie soudain et frappe l’homme. Distraction parfaite : pendant que Ross regarde, un autre agent lui arrache son laptop des mains avant qu’il puisse le verrouiller. D’autres “clients” de la bibliothèque se lèvent, enlèvent leurs vestes : FBI partout. Ross Ulbricht, 29 ans, est arrêté. Son laptop était ouvert, connecté à Silk Road, sur le compte administrateur de Dread Pirate Roberts. Les logs montraient tout : les conversations, les commandes de meurtres, les millions en Bitcoin. Game over total.
Et la saisie est énorme : 173 991 Bitcoin sur le laptop (3,6 millions de dollars à l’époque), plus 144 000 Bitcoin trouvés sur les serveurs. Et en novembre 2021, le gouvernement a retrouvé la trace de 50 676 Bitcoin supplémentaires volés à Silk Road par un hacker nommé “Individual X” en 2013. Valeur au moment de la saisie : 3,4 milliards de dollars !
Le procès a été un spectacle. Ross a plaidé non coupable, son avocat Joshua Dratel arguant qu’il avait créé Silk Road mais l’avait vendu à Mark Karpelès (le mec de Mt. Gox), et que le vrai DPR l’avait piégé. Personne n’y a cru et le fait que les agents corrompus Force et Bridges n’aient pas pu être mentionnés au procès (leur cas était sous scellés) n’a pas aidé. Le 4 février 2015, le verdict tombe : coupable sur tous les chefs d’accusation.
Puis le 29 mai 2015, la sentence tombe comme un couperet. La juge Katherine Forrest n’a pas fait dans la dentelle : double perpétuité plus 40 ans, sans possibilité de libération conditionnelle. Pour un primo-délinquant non violent de 31 ans, c’est costaud mais la juge a pris en compte les accusations de meurtre commandité, même si Ross n’a jamais été jugé pour ça (les charges ont été abandonnées en 2018). Elle dira, “Ce que vous avez fait était sans précédent”. La salle était sous le choc.
– Ross au tribunal - La chute finale du baron du dark webEn prison, Ross est devenu une cause célèbre. Sa mère, Lyn Ulbricht, a lancé le mouvement “Free Ross” avec un site web, des pétitions (plus de 600 000 signatures), des conférences. Le soutien venait de partout : libertariens, communauté crypto, même des célébrités. En décembre 2021, coup de génie : Ross vend une collection NFT de ses œuvres depuis sa cellule. La DAO FreeRossDAO l’achète pour 1 442 ETH, soit 6,27 millions de dollars. L’argent sert à financer sa défense et le mouvement.
Et les agents corrompus, pendant ce temps ? Force a pris 6 ans et demi, Bridges 6 ans. Mais Bridges le malin a essayé de bouger 1 606 Bitcoin planqués pendant qu’il était en taule. Résultat, 2 ans de plus. Ils sont sortis en 2020 et 2021, bien avant Ross. Quelle blague.
L’impact de Silk Road sur le dark web a été monumental. Après sa fermeture, des dizaines de clones ont émergé : Silk Road 2.0 (fermé en 2014), AlphaBay (fermé en 2017, 200 000 utilisateurs), Hansa, Dream Market, Wall Street Market… Pour chaque marché fermé, cinq nouveaux apparaissent. La boîte de Pandore était ouverte et impossible à refermer.
Et puis, coup de théâtre que personne n’avait vu venir. En mai 2024, Donald Trump en campagne promet de gracier Ross s’il est élu. La communauté crypto devient dingue, les donations affluent pour sa campagne et le 21 janvier 2025, premier jour complet de son second mandat, Trump tient parole. Il appelle personnellement Lyn Ulbricht puis signe une grâce présidentielle complète et inconditionnelle. Après 11 ans, 3 mois et 20 jours derrière les barreaux, Ross Ulbricht sort d’une prison fédérale en Arizona. Il a alors 40 ans.
Le retour de Ross dans le monde libre a été surréaliste. Le 29 mai 2025, il monte sur scène à la Bitcoin Conference devant des milliers de personnes et son discours “Freedom, Decentralization, Unity” fait un carton, puis en juin, il parle à FreedomFest.
Ross est devenu l’icône ultime du mouvement crypto-libertarien, le martyr qui a survécu à l’État Léviathan.
Alors, Ross Ulbricht, héros ou criminel ? Visionnaire libertarien ou baron de la drogue 2.0 ?
La vérité, comme souvent, est plus complexe. Il a créé Silk Road avec des idéaux nobles, un marché libre sans censure où les adultes consentants pourraient échanger ce qu’ils veulent. L’idée que la prohibition crée plus de violence que la drogue elle-même n’est pas débile. Mais il a aussi facilité la vente de tonnes de substances dangereuses et, si on en croit les procureurs, était prêt à tuer pour protéger son empire.
Le pouvoir corrompt, c’est cliché mais c’est vrai. Ross voulait créer une utopie libertarienne, il a fini par diriger un narco-état numérique. L’histoire éternelle d’Icare qui vole trop près du soleil.
Si Ross avait pu garder ses Bitcoin au lieu de les dépenser, il serait aujourd’hui l’une des 100 personnes les plus riches du monde. Les 614 305 BTC de commissions vaudraient 60 milliards de dollars. Les 173 991 BTC saisis, 17 milliards. Même les 150 000 dollars payés pour le faux meurtre vaudraient 15 millions aujourd’hui.
D’un côté, il a popularisé Bitcoin (le cours est passé de 2 à 266 dollars pendant l’ère Silk Road), démocratisé Tor, prouvé qu’un commerce décentralisé était possible. De l’autre, il a normalisé le dark web, facilité l’accès aux drogues dures, et selon certaines estimations, causé indirectement des dizaines d’overdoses.
Julia Vie, son ex qui est devenue photographe de mariage, a déclaré : “Je pense qu’il savait qu’il allait se faire prendre et finir en martyr pour sa cause”. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Ross Ulbricht est devenu le Che Guevara des crypto-anarchistes, le symbole de la résistance contre Big Brother.
Ross Ulbricht en 2025 - Le retour du Dread Pirate Roberts
Bref, aujourd’hui Ross est libre, remarié à une certaine Caroline, et donne des conférences sur Bitcoin et la liberté. Il dessine, écrit, philosophe. Certains le voient comme un héros, d’autres comme un criminel qui s’en est trop bien sorti, un génie qui a mal tourné, un idéaliste devenu cynique, un entrepreneur qui a confondu disruption et destruction.
– Source :
https://korben.info/ross-ulbricht-silk-road-histoire-complete.html
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Un plan étonnant vient de sortir au Royaume-Uni: les institutions et infrastructures publiques ne seraient plus autorisées à verser de l’argent, lorsqu’elles seraient la cible de rançongiciels.
Cette règle s’appliquerait aux hôpitaux, aux infrastructures nationales critiques comme le service de santé NHS, les communes et les écoles. Une consultation publique sera organisée avant l’entrée en vigueur du plan, mais selon le gouvernement britannique, l’initiative bénéficie d’un large soutien.
Les entreprises non soumises à l’interdiction de paiement seront tenues de notifier aux autorités toute intention de payer une rançon. Cela permettra au gouvernement de fournir des conseils et du soutien, et d’alerter sur d’éventuelles infractions, car de nombreux groupes criminels opèrent depuis la Russie.
Lors d’une attaque au rançongiciel (ransomware), les hackers propagent un logiciel malveillant qui crypte les données d’une organisation. Ce n’est qu’après paiement, généralement en cryptomonnaie, qu’elle les récupère. Il en résulte que ce genre d’attaque paralyse souvent en grande partie les organisations. Ces dernières années, des criminels menacent également de rendre publiques les données cryptées.
La British Library et le NHS ont déjà été victimes d’attaques au ransomware en Grande-Bretagne. ‘Les rançongiciels sont des délits commis par des prédateurs, qui mettent en danger la population et menacent les services dont elle dépend’, a déclaré le ministre de la sécurité, Dan Jarvis.
Dissuasion
De telles mesures peuvent également avoir un effet dissuasif. Ces dernières années, diverses polices d’assurance contre les rançongiciels ont vu le jour, incitant certaines personnes à payer ou, du moins, à négocier en vue de verser un certain montant.
Les organisations qui préfèrent passer un piratage sous silence ou qui souhaitent être à nouveau opérationnelles rapidement, acceptent de payer la rançon demandée. Mais cela incite les criminels à rester actifs. Une interdiction formelle, par laquelle les organisations ont plus à perdre que le montant qu’elle paient, peut également inciter les hackers à réfléchir aux organisations les plus susceptibles de leur verser de l’argent.
– Source :
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La Grande-Bretagne sur le point d’interdire aux institutions publiques de payer pour des rançongiciels